L'aire libre d'El Teatro a accueilli une conférence de presse, vendredi dernier, pour faire le bilan de la saison artistique passée, présenter la programmation de ce mois de Ramadan 2012 et donner un avant-goût de ce qui attend le public pendant la rentrée. Un vrai Ramadan à El Teatro «Entre chaâbane et gaâbane», ou encore «un vrai Ramadan à El Teatro», sera le slogan d'une programmation qui va s'étendre sur la majeure partie du mois saint, et ce, entre le 26 juillet et le 18 août. Les principales productions d'El Teatro de la saison passée sont concernées, ainsi que d'autres créations théâtrales présentées sur ses planches, entre octobre 2011 et juin 2012. L'idée est d'offrir au public une seconde occasion de les découvrir, tout en lui proposant une alternative, par le théâtre, à la programmation culturelle déjà existante pendant Ramadan. «Ce programme s'est fait par réaction à la rareté de la programmation du 4e art dans les festivals d'été et à l'indigence des espaces dignes de l'accueillir», lit-on dans le dossier de presse, présenté à l'occasion. Enchaîner les labeurs en ces temps est aussi une forme de résistance pour le duo Zeïneb Farhat et Taoufik Jebali. Les quatre premiers jours du «vrai Ramadan» d'El Teatro (26 - 29 juillet) seront consacrés aux œuvres de la manifestation «Courtes mais bonnes», avec, tour à tour, Qui va gagner l'emploi de Naoufel Azara, Service après-vente de Hatem Belhaj, Tkharbiga de Naoufel Azara et Lady Mc Beth de Abdelmonôm Chouayet. Le couffin et la gamelle de Mohamed Saber Oueslati prend la relève pour les deux derniers jours du mois de juillet. Du 1er au 4 août, la scène sera cédée à L'isoloir de Taoufik Jebali, puis, du 5 au 7, à Débrayage de Romain Martin et Sylvère Gobille. Ensuite, Vague inquiétude de Amar Ltifi et Walid Ayadi sera présentée sur la même scène les 8 et 9 août, puis Le rêve Marzou du 10 au 12, Infilet de Walid Daghsani les 13 et 14 et, enfin, Taba taba de Khawla Hedef, du 15 au 18 août. Les représentations auront lieu tous les soirs, à 22h00. Retour au bilan artistique d'El Teatro pour la saison passée. L'espace a accueilli, outre les pièces susmentionnées, Les cils de la terre de Fatma Felhi, Dernier soupir de Soumaya Bouallagui, Danse avec le singe de Taoufik Jebali, Bourguiba, dernière prison de Raja Farhat et La vie à corps perdu de Noôman Hamda. Cela donne 68 représentations en tout, sans oublier les autres arts, puisqu'El Teatro a pu offrir à son public une projection filmique, 167 jours d'expositions plastiques, cinq rencontres artistiques et six concerts de musique. El Teatro sudio et les ateliers de danse ont, à leur tour, dispensé des formations en comédie et en danse à des élèves de différentes générations. «Etre noire dans la verte» Ce titre sera celui du premier événement pluriartistique qu'El Teatro va accueillir à la rentrée, plus précisément le 5 octobre 2012. C'est une idée de Zeïneb Farhat, pour parler des femmes noires tunisiennes, et, en général, de la communauté noire en Tunisie. Le programme — qui n'est pas encore définitif — comprend, pour l'instant, une conférence sur l'histoire et sur le statut des communautés noires, des ateliers d'écriture et de danse, intitulés «Black and white» et «Danse et danse», une exposition photos sur les noir-es de Djerba et une installation plastique «La berk'art». Le théâtre et le cinéma seront également de la fête, avec la pièce Bou Saâdia et la projection d'une série de films en relation avec le thème de la manifestation. Il y aura des fictions et des documentaires, des courts et des longs-métrages puisés dans la filmographie maghrébine, avec des débats animés par le cinéaste Hichem Ben Ammar. Cette série de films va circuler dans les ciné-clubs de Tunisie et même ceux des universités, afin de discuter de l'image portée par le cinéma maghrébin sur sa propre communauté noire.