Les bureaux des caisses de sécurité sociale sont encore cadenassés, fermant leurs portes à leurs affiliés. Le système de prestations étant aussi verrouillé. Leurs agents sont, pour le 8e jour consécutif, en grève ouverte, réclamant un statut propre à leur fonction. Bien que ce dernier ait été avalisé, en vertu d'un décret présidentiel paru au Jort, la semaine dernière, ils n'ont pas fini de hausser le ton. Ils n'ont pas repris le travail ! Devant le siège de l'Ugtt, à Lafayette, le personnel des caisses, toutes catégories confondues (Cnss, Cnrps, Cnam) continue à monter au créneau. Son syndicat de base ne cesse de se dresser contre «l'incapacité du gouvernement à répondre, immédiatement, à ses revendications». Catégoriques, les agents tiennent à opposer encore leur veto à la reprise du travail. Pourtant, on leur a promis de tout régler d'ici 2023, soit jusqu'au déblocage des fonds nécessaires à l'activation du nouveau statut. Mais ils n'en font qu'à leur tête. Au fur et à mesure, les affiliés aux caisses de sécurité sociale subissent les suites d'une grève prolongée qui avait déjà pesé et paralysé la prestation des services qui auraient dû être fournis à temps. Ce qui a exacerbé la tension des affiliés en colère et choquée face à de telles pratiques. Au point que le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi, avait, publiquement, présenté ses excuses. Et malgré son appel à la reprise du travail, les grévistes n'ont toutefois pas répondu présent et n'ont pas renoncé à leur décision. Ils campent sur leur position. «Je les invite poliment à reprendre leurs postes, il n'est pas normal que les citoyens qui ont besoin de ces services soient ainsi lésés. Nous voulons instaurer des réformes alors que d'autres veulent tirer vers le bas», déclare le ministre, qualifiant d'impardonnable ce qui se passe au sein des caisses. Mais en vain, comme s'il prêchait dans le désert. Les agents sont dans une fuite en avant. L'appel de leur hiérarchie est tombé dans l'oreille d'un sourd. Cela ne rime guère avec l'état d'exception que vit le pays, il y a maintenant sept mois. Les promesses du ministre, mais... Et le ministre de réaffirmer que son département avait, d'ailleurs, négocié avec son partenaire social, l'Ugtt, pour arriver à un accord sur des réformes profondes des caisses sociales. Il était on ne peut plus clair et précis : «Nous sommes tenus à honorer notre engagement relatif au statut, mais nous ne pourrons débloquer les fonds qu'en 2023». Ses promesses n'ont pas, semble-t-il, trouvé un écho favorable auprès du personnel. De son côté, la direction de la Cnss a appelé ses agents, qui sont encore en grève, à reprendre leur travail sans délai. Et ce, après la signature de leur statut spécifique, conformément à leurs revendications. De même, elle excusée auprès des ses adhérents. Pour rappel, les agents des caisses de sécurité sociale sont entrés, depuis la semaine écoulée, dans une grève ouverte, sans se soucier des préoccupations des citoyens. Le secrétaire général du syndicat de base, Daousser Jallouli, avait, quant à lui, justifié ce débrayage par le non-versement des indemnités.