La grève des médias publics décidée par le Syndicat national des journalistes tunisiens a été majoritairement suivie hier par les journalistes, a indiqué le président du Snjt « Nous avons constaté l'implication des journalistes et techniciens des médias publics que ce soit à l'agence Tunis-Afrique presse, la radio et la télévision nationales, ainsi que la SNIPE, mais également dans les radios régionales », a déclaré Mehdi Jelassi. Salon lui, la grève a été suivie à 95%. Un taux exceptionnel qui dénote une conscience des journalistes de l'importance de cette grève. Le président du Snjt rappelle que la grève a été décidée après plusieurs rencontres avec les autorités en vue de trouver des solutions et éviter d'en venir à la grève. « Ce gouvernement n'écoute pas, ce gouvernement ne négocie pas, assène Mehdi Jelassi. Ce gouvernement ne croit pas au travail syndical et voudrait même saper ses efforts ». Dans la lettre annonçant la grève, le Snjt a rappelé Un certain nombre de revendications dont l'application des différents engagements entre les syndicats et l'administration. Par ailleurs, le syndicat dénonce les nominations par intérim dans les médias publics et dont le but est de contrôler la ligne éditoriale. « Tous les jours ce gouvernement enfreint la loi en refusant de publier la convention cadre des journalistes », explique Mehdi Jelassi. Une situation aggravée par le harcèlement réservé par l'administration aux voix syndicales. Pour Houda Ward, du syndicat de la Télévision nationale, les médias publics souffrent de marginalisation depuis plus d'une dizaine d'années. « Il est temps que les autorités ouvrent la voie à la négociation, pour trouver des solutions, indique Houda Ward. Il est évident que les nominations provisoires contribuent au pourrissement de la situation. Aujourd'hui, il y a des tentatives pour mettre à genoux les médias publics, qui sont, on le répète, des médias de service public et non pas des médias d'Etat ». Dans les locaux des différents médias publics, les journalistes ont observé hier un sit-in, pour montrer leur désarroi face à cette situation. Les différents médias publics ont fait en sorte que la couverture médiatique soit strictement limitée à la grève.