« Avec la disparition du poète Seghaier Ouled Ahmed, la Tunisie vient de perdre une grande plume », a souligné la présidence du gouvernement dans un faire-part publié lundi soir à la suite du décès du poète après un long combat contre la maladie. Ouled Ahmed, «poète de la révolution et une figure de proue pendant des décennies, est une icône et une école de l'art, de la vie et du militantisme pour plusieurs générations de poètes, d'artistes et d'intellectuels», a mentionné la même source. La présidence du gouvernement a adressé ses condoléances à la famille du défunt et à toute la famille culturelle tunisienne, réaffirmant son soutien à la culture et aux hommes de culture et mettant l'accent sur leur rôle majeur dans la critique et la libre expression ainsi que sur leur apport dans les différents domaines de la création. Plusieurs partis politiques et organisations tunisiennes et arabes, actives dans le secteur culturel ont réagi à leur tour pour faire part du décès de l'enfant prodige de Sidi Bouzid. L'Union des écrivains tunisiens a indiqué, dans un communiqué publié hier, que la Tunisie et le monde arabe ont perdu une figure de proue de la scène culturelle nationale et arabe et un des chevaliers de la parole qui, par ses mots et ses vers, a marqué toutes les générations. L'Union générale des écrivains arabes a considéré, dans le même communiqué, que le grand poète tunisien Ouled Ahmed représentait une icône et une grande plume de la scène culturelle tunisienne. Fervent défenseur des causes justes De son côté, le parti Afek Tounès a indiqué que Sghaier Ouled Ahmed était un des plus grands poètes de la Tunisie, connu surtout pour ses poèmes et paroles rebelles. Le mouvement Nida Tounès a parlé du «génie» du défunt qui, par sa poésie, restera dans la mémoire de toutes les générations comme un hymne à l'amour et à la liberté. Le secteur des médias n'est pas en reste. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a souligné que le grand poète Seghair Ouled Ahmed a toujours été un fervent défenseur des valeurs de liberté, de justice, d'égalité et de dignité et un grand militant contre la tyrannie et l'obscurantisme. Dans son communiqué, le Snjt a fait remarquer que le poète vient d'achever un recueil où le dernier poème est un hymne à la vie, à l'amour et à la patrie. Passant en revue les multiples vertus du défunt réputé par son soutien infaillible à la liberté d'expression, le Snjt a relevé que la scène culturelle tunisienne vient de perdre une plume qui a soutenu sans relâche le syndicat dans toutes les épreuves et qui a milité pour défendre le droit des Tunisiens au soulèvement contre la dictature. Hier après-midi, l'inhumation du grand poète a eu lieu au cimetière du Jellaz. Plusieurs personnalités politiques, culturelles et syndicales étaient présentes aux funérailles en plus de la famille et des amis de feu Ouled Ahmed. Une foule immense a assisté aux funérailles, a entonné l'hymne national et récité les plus beaux vers du grand poète, qui a marqué par ses poèmes, ses mots puissants, toute une génération qui le pleure aujourd'hui. Pour Lazhar Akermi, homme politique, Sghaier Ouled Ahmed était un des poètes tunisiens les plus connus et restera gravé dans la mémoire nationale tunisienne. Le député du Front populaire Zied Lakhdhar a souligné qu'avec sa poésie rebelle, Ouled Ahmed a été le défenseur de toutes les causes nobles et justes. Aux funérailles, étaient aussi présents les députés du mouvement Ennahdha, Samir Dilou et Abdellatif Mekki.