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Mouvements sociaux | Les protestations anarchiques vont crescendo...
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 04 - 2022

Au total, 706 jours de sit-in ont été observés tout au long du mois de mars 2022.
Le dernier rapport sur les mouvements sociaux, réalisé par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes), vient de révéler que les indicateurs du premier trimestre de cette année n'ont pas apporté de solutions urgentes ou stratégiques à toutes les crises existantes. En effet, le pouvoir d'achat des citoyens se dirige vers un nouvel effondrement avec le taux élevé d'inflation, la hausse des prix des denrées alimentaires et la pénurie en produits de première nécessité comme la farine et l'huile. Cette situation suffit à elle seule à déclencher de nouveaux chocs que le pays pourrait connaître au cours de cette année, notamment à l'approche des dates électorales.
Une nouvelle carte de mobilisation sociale a commencé à se dessiner
Durant le mois de mars 2022, le nombre de protestations anarchiques a évolué de façon ascendante, atteignant 100 % dans certaines régions. Ces protestations sont passées de 32,6% lors du premier trimestre de l'année 2020 à 83,3% lors du premier trimestre de 2021 et ont atteint 88% du total des protestations enregistrées lors du premier trimestre de cette année 2022. Cette augmentation significative du nombre de manifestations anarchiques (qui sont celles dans lesquelles le manifestant se précipite vers la violence dans le sens de perturber les activités de l'administration ou d'entraver les intérêts des citoyens) est sans doute un indicateur dangereux car la tendance à l'anarchique est le résultat d'un désespoir collectif des Tunisiens quant à la capacité des institutions étatiques à réaliser leurs revendications. Autrement dit, le manque de confiance dans l'interaction des institutions de l'Etat avec les demandes de protestation et leur réponse à ces revendications équitables poussent un mouvement vers plus d'anarchie.
Dans ce même cadre, le document ajoute que le paysage de la mobilisation sociale a commencé à changer depuis 2020, l'année de toutes les crises par excellence. En effet, la propagation de la pandémie de Covid-19 a aggravé la crise de l'économie, dont le taux de croissance est limité à moins de 1 % depuis plusieurs années. La pandémie a également doublé le nombre de chômeurs, augmenté l'ampleur de la précarité et de la pauvreté et élargi le cercle de la vulnérabilité économique et sociale, de sorte qu'une nouvelle carte de la mobilisation sociale a commencé à se dessiner au cours des premiers mois de 2020, où la région du Centre-Ouest a émergé comme un pôle de protestation et qui est la même dans laquelle le volume du mouvement s'est élargi aujourd'hui. Les protestations anarchiques sont également apparues comme un mécanisme de protestation alternatif à la suite des politiques d'indifférence, d'épuisement et de criminalisation qui ont fait face aux mouvements sociaux et aux protestations tout au long des années post-révolution et par tous les gouvernements sans exception, avec des signes de poursuite de cette politique après le 25 juillet.
888 mouvements de protestation en un seul mois
Durant le mois de mars 2022, pas moins de 888 mouvements de protestation ont été relevés où le nombre de manifestations a dépassé la centaine à Gafsa, Kairouan et Médenine et a dépassé les 50 manifestations à Kasserine, Sidi Bouzid, Gabès et Tunis. Le document ajoute que le mois de mars a vu un léger changement dans le front du mouvement de protestation ; la région du Centre-Ouest (les gouvernorats de Kasserine, Kairouan et Sidi Bouzid) étant en tête de la scène de protestation avec 258 mouvements de protestation, soit environ 29 % du total des mouvements observés, suivi par des statistiques proches dans les régions du Sud-Ouest (gouvernorats de Gafsa, Tozeur et Kébili) avec 216 mouvements de protestation, puis la région du Sud-Est (Médenine, Tataouine et Gabès) avec 203 mouvements contestataires.
Quant au taux de protestations anarchiques durant ce mois, il a atteint 92,5 % du total des protestations enregistrées, tandis que les protestations organisées se sont élevées à 73,6 %, ce qui constitue un indicateur important sur l'ampleur du changement vécu par l'acteur social, au moment où il a commencé à organiser ses protestations, mais il a également tendance à adopter l'anarchique. Au total, 706 jours de sit-in ont été observés tout au long du mois de mars 2022 et 59% des protestations ont été liées au secteur public, ce qui confirme la profondeur du clivage entre l'acteur social et les institutions étatiques. Egalement, 11% ont concerné la loi, c'est-à-dire l'exigence de l'application d'une loi ou l'appel au respect de l'application de la loi.
La proportion de protestations mixtes entre les genres a été de l'ordre de 80,2%, ce qui signifie que les dommages sont communs et les revendications sont également communes, tandis que la proportion de protestations menées par des femmes a été à hauteur de 3,6% et les protestations menées par des hommes de 16,2%.
56 % des protestations liées au droit à l'emploi
Les protestations d'origine économique et sociale ont représenté 71 % du total des protestations relevées, suivies des revendications liées à l'administration avec 29 %, puis des revendications liées à l'amélioration des infrastructures avec 2 %. On remarque aussi la baisse continue des protestations liées à l'infrastructure, qui étaient d'environ 3% durant les mois de janvier et février et ont diminué à 2% durant le mois de mars 2022. Parallèlement, les protestations d'origine politique ont diminué à 1 %. Par ailleurs, 56 % des protestations observées étaient liées au droit à l'emploi, 45 % aux droits des travailleurs, 18 % à la non-application des accords, 16 % à l'amélioration des conditions de travail, y compris le versement du salaire mensuel et 15 % à la non-application des recrutements.
Quant au droit au développement, il a représenté 8 % du total des manifestations en mars 2022, soit une augmentation de 2 % par rapport aux manifestations liées au développement au cours du mois de février dernier. Ainsi que les protestations dénonçant l'échec des négociations ont été de 8%, ce qui constitue à son tour une augmentation par rapport au pourcentage enregistré au cours du mois de février de cette même année. D'autres manifestations ont également eu lieu, dans des proportions variables, pour revendiquer le recrutement, l'amélioration des infrastructures et des services de santé et une réduction des prix et de la pollution de l'air, entre autres raisons.
Notons que le sit-in reste la forme de protestation la plus importante menée par les demandeurs, avec un pourcentage de 79,5 %, suivi des grèves avec un taux de 7,4 %, des blocages des lieux professionnels, des rassemblements protestataires, d'appels médiatiques, de l'expression de mécontentement et d'autres formes de protestation.
52% des chômeurs
Les chômeurs ont été les acteurs les plus importants de ces manifestations (52%), y compris les chômeurs diplômés (38%), suivis des ouvriers (25%), des employés (10%), des enseignants et professeurs (5%) et des migrants (1%). Des agriculteurs, des ouvriers agricoles, des ouvriers de chantiers urbains, des médecins, des journalistes et d'autres ont également initié divers mouvements de protestation en faveur de revendications professionnelles.
Les lieux de travail ont représenté les espaces de protestation les plus importants (15%), suivis des sièges des gouvernorats (13%), des sièges administratifs (12%), de la Société des phosphates Gafsa (11%), des sièges des délégations (8%), des ministères ( 8%), du siège de souveraineté (6%), des routes (5%) et autres espaces.


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