La Banque mondiale a publié à la veille des travaux de «Spring Meeting 2016», dont les travaux se tiennent jusqu'à aujourd'hui 16 avril à Washington, un rapport sur les perspectives de l'économie de la Tunisie qui subissent encore les effets des attaques terroristes et des tensions sociales qui ont prévalu entre 2015 et 2016. Dans ce rapport, la Banque mondiale prévoit le retour de la croissance pour l'économie tunisienne sur le moyen terme, pour atteindre 2,5% en 2017 et 3% en 2018, et le regain du produit surtout si la production des phosphates retrouve son niveau normal. La croissance du PIB devrait se redresser légèrement à 1,8%, alors qu'elle n'a atteint que 0,8% grâce à l'augmentation de la production agricole en 2015 (+ 9,2%), notamment celle d'olives. Par ailleurs, «les autres secteurs de l'économie ont reculé ou stagné. Les grèves conjuguées aux troubles sociaux dans les régions minières et le déclin durable de la production pétrolière et gazière ont entraîné un net repli dans les industries chimiques (-5,3%) et le raffinage du pétrole (-18,2%) et un recul global des industries non manufacturières (-4,1%)». Les indicateurs mentionnés indiquent une augmentation constante du taux de chômage avec 15,4% , en particulier pour les femmes (22,6%), 31,2% pour les diplômés du supérieur et 31,8% pour les jeunes. Le rapport montre aussi que depuis 2011, «le déficit budgétaire a été contenu en dessous de 5% du PIB en 2015, à la faveur d'une forte baisse des prix internationaux du pétrole, et du fait d'une diminution des subventions à l'énergie». En outre, a été constatée l'augmentation de la masse salariale de 13,4% du PIB, moyennant 50% des dépenses totales. «Les dépenses d'investissement ont continué d'être comprimées, indiquant une exécution lente des investissements. La dette publique a atteint 52% du PIB en 2015». De même, le déficit a été observé dans le secteur commercial, désormais ramené à 11,3% du PIB en 2015. Les exportations totales ont diminué en raison d'une faible production dans les secteurs des mines et de l'énergie, et des faibles résultats dans le secteur manufacturier. «Les importations se sont contractées sous l'effet de la forte baisse des prix internationaux du pétrole». Les flux de touristes et les recettes touristiques ont chuté de 30,8% et 35,1% respectivement, «ce qui traduit un environnement sécuritaire peu favorable». Selon la même source, la croissance économique demeure tributaire de la réalisation des réformes structurelles, du renforcement de la sécurité, l'amélioration de la situation régionale, avec une plus grande stabilité sociale et une augmentation modérée de la demande extérieure. «Les pressions budgétaires devraient continuer à croître, avec une augmentation des dépenses courantes, exacerbée par la hausse annoncée des salaires à compter de 2016 et de nouveaux recrutements dans les forces de sécurité et de défense». (Source: Banque mondiale)