Battu à Kigali par le Football Club de l'Armée Patriotique Rwandaise, l'USM a fait les frais de son manque d'expérience, conjugué à un adversaire très réaliste. A l'aller, les hommes du Serbe Darko Novic (qui a proposé un plan en 3-6-1) ont eu au bout du pied une balle d'égalisation à quelques reprises, mais au final, en dépit du score étriqué (1-0), entamer dans la douleur le dur apprentissage de la Ligue des champions mesure quelque peu le travail qui reste à accomplir pour espérer bien figurer dans la compétition. Ce faisant donc, pour un tel baptême du feu, l'équipe usémiste aurait pu rêver d'un meilleur contexte. Car avec un pareil long périple, pour un onze du Ribat encore expérimental pour ne pas dire embryonnaire, s'en sortir avec une courte défaite à l'aller permet toutefois aux Bleus de garder une certaine marge, dans la perspective du match retour de cet après-midi. En l'état donc, l'USM n'est nullement une équipe en proie au doute. Mais attention tout de même. L'APR entend déjouer les pronostics, et c'est de bonne guerre. Dès cet après-midi, les coéquipiers de Mohamed Saghraoui ne doivent focaliser que sur le devoir de victoire avec une marge sécurisante. Marquer sans encaisser. Gérer, puis porter l'estocade. Nul besoin de rappeler que ce score de 1 à 0 ne permet pas aux Bleus de lâcher prise en cours de jeu, ni de pécher, en défense surtout. Le cas contraire, le constat sera brutal. Mais gageons que cette belle équipe monastirienne saura faire la part des choses, même si en l'état, là, elle découvre dans la douleur le plus haut niveau continental. Surtout capitaliser les temps forts ! Sur ce, sauf improbable retournement de situation, parions que dès cet après-midi, le modèle de développement des Bleus, axé sur un « melting-pot » des plus intéressants (savant brassage de joueurs), ne risquerait pas de manquer de souffle à l'altitude de la C1, jusque-là, et à ce stade de la compétition. Apporter les correctifs qui s'imposent en marge de l'expédition de Kigali, réduire les erreurs, anticiper certaines défaillances individuelles et, surtout, capitaliser sur les temps forts. L'USM est prévenue, et la mauvaise histoire de l'aller ne doit pas se répéter. Bref, la manche aller doit servir dès aujourd'hui à toute l'équipe, à son futur proche, pour continuer à apprendre et apprendre encore. En clair, sur le rythme et l'intensité, l'équipe se doit d'assurer, sans oublier de maximiser surtout, c'est-à-dire concrétiser les actions favorables, sans subir ni encaisser. Là, volet « mise en garde », Baccar, Youssef Omarou (averti à Kigali), Haikel Chikhaoui, et plus haut, Driss Mhirsi et autre Aloui à droite doivent développer, courir et animer certes, sans oublier cette tâche tantôt ingrate de sentinelle dont chacun parmi le onze rentrant doit s'imbiber 90' durant. Aujourd'hui, les coéquipiers de Ouattara, Tka, Bouraoui, Dridi et le joker offensif Ben Hatira ne peuvent certes pas se réjouir d'avoir fait monter en flèche la cote de l'APR suite au précieux but de Mugunga; Mais là, il faudra avant tout se montrer lucide. Faire en sorte que la courte défaite de Kigali soit un révélateur instructif dès le coup d'envoi. Darko Novic le sait mieux que quiconque. Il a pris en main un club qui aurait pu gagner le dernier championnat de Tunisie. Et forcément, pour les inconditionnels du club usémiste, quand on a des idées de sacre, cela s'avère utile à l'avenir. Pas de droit à l'erreur donc !