Sidi Bouzid ne doit pas s'enliser dans la spirale des défaites s'il ne veut pas vivre une fin de saison angoissante Après la défaite (1-5) essuyée devant l'Espérance Sportive de Tunis, la première véritable débâcle de la saison de l'OSB, le président du club Abdelkader El Afi commence à se demander s'il n'est pas allé trop vite en besogne en s'empressant d'engager l'entraîneur Hassène Gabsi et d'évincer Mohamed Temri contre l'avis de plus d'un membre de son comité directeur. De son côté, Hassène Gabsi semble regretter de ne pas avoir réfléchi deux fois et d'avoir pris le train en marche, prenant les destinées d'une équipe olympienne dans une phase cruciale du championnat alors qu'elle n'est que l'ombre de celle qui a réussi une belle entame de saison. A six journées de la fin, les deux hommes ne peuvent cependant que ranger au placard leurs regrets réciproques et continuer à afficher une unité de façade et à cohabiter pour redresser ensemble la barre et mener la barque à bon port. Marche arrière prévisible Pourtant, il ne faut pas être grand connaisseur pour décortiquer les raisons de cette baisse de régime subite et de cette panne de résultats lors de la phase retour qui a dilapidé le grand acquis et le capital confiance de la phase aller. Le président du club s'est beaucoup trop serré la ceinture lors de la trêve d'hiver et n'a pas cherché à étoffer son effectif. Au contraire, il se prive d'un élément de valeur comme Mondher Guesmi et le cède à l'EST, alors qu'il aurait pu retarder cette opération au mois de juin prochain. Résultat : le demi axial défensif, qui formait avec Hamdi Msallemi et Boubacar Camara une première barrière sécurisante et pas facile à franchir à l'entrejeu, fait en ce moment banquette avec le club «sang et or» alors qu'il aurait pu continuer à rendre service pour quelques mois à son ancienne équipe. Les difficultés financières l'ont poussé aussi à ne pas réagir très tôt à la grève des joueurs et à laisser le conflit avec eux s'enliser, faute de solutions acceptables pour les uns et les autres. Résultat : la trêve a été perturbée et n'a pas été meublée comme il se doit et l'équipe est entrée en phase retour avec une préparation physique bâclée et très en deçà du minimum requis. Très vite, le nombre de blessés au sein de l'effectif a atteint un chiffre record avec les défaillances successives et parfois simultanées de Mohamed Jendoubi, Khalil Sassi, Naoufel Youssefi, Abdelkader Dhaou et Mohamed Amine Ramzi, pour ne citer qu'eux. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les sanctions et cartons rouges infligés aux deux joueurs étrangers, Boubacar N'Dior et Boubacar Camara, n'ont pas arrangé les choses et ont compliqué la tâche des techniciens en place avec un chambardement quasi constant de la défense du milieu de terrain, notamment à chaque rencontre. Une instabilité qui a totalement déréglé la machine et fait perdre les automatismes et les points de repère à un onze qui joue court et collectif et qui tire sa principale force de son homogénéité et de son esprit de solidarité sur le terrain. Et si on ajoute la succession d'entraîneurs, sept au total depuis le démarrage de la saison, avec chacun sa philosophie de jeu et le malin plaisir qu'il prend pour effacer le travail de son prédécesseur, on ne peut, bien entendu, que constater les dégâts. Heureusement qu'avec 27 points au classement général, le feu n'est pas encore à la maison, et les chances de maintien sont réelles, voire intactes. Mais Hassène Gabsi doit rapidement rectifier le tir car d'autres faux pas pourraient mettre l'OSB dans une situation pas très agréable et lui réserver une fin de saison des plus difficiles.