Le Tribunal de première instance de Tunis a condamné, mardi dernier, le père de Kamel Gadhgadhi à un an de prison ferme. Il est accusé d'apologie du terrorisme. Les faits remontent au mois de décembre dernier quand Taïeb Gadhgadhi avait gravé sur la pierre tombale de son fils (cimetière Sidi Arbi à Oued Mliz, gouvernorat de Jendouba), abattu en février 2014 lors d'affrontements avec les forces de l'ordre, le mot «chahid» (martyr). La police de Oued Mliz avait arrêté le père Gadhgadhi et une instruction judiciaire avait été ouverte. A rappeler que Taïeb Gadhgadhi avait déjà, au moment des faits, soit en 2014, déclaré sur les ondes d'une radio privée que son fils était lui aussi un martyr. Une polémique s'en était suivie, mais sans effet apparemment sur le patriarche. Depuis les événements de 2011, le statut honorable de «chahid» est accordé, en hommage posthume, aux citoyens et aux membres des forces de l'ordre qui ont payé de leur vie pour que la Tunisie demeure libre, démocratique et souveraine. Et en levant les armes devant les forces de l'ordre et en tuant de sang-froid soldats et agents sécuritaires, les terroristes ont choisi leur camp et l'appellation qui leur convient. Kamel Gadhgadhi fut et reste un terroriste parmi les plus dangereux et les plus notoires. Il est un des accusés dans l'assassinat de Chokri Belaïd et, selon des aveux recueillis auprès de terroristes arrêtés, il aurait aussi contribué au massacre barbare des 8 militaires au mont Chaambi au cours de Ramadan 2013.