Les cadavres des migrants noyés, qui sont dans leur majorité des Africains subsahariens, sont généralement rejetés par les vagues sur la plage. Un ancien marin-pêcheur du nom de Chamseddine Marzoug s'était chargé de leur enterrement avec la collaboration du comité du Croissant-Rouge. Au moment où la migration clandestine a pris de l'ampleur, surtout depuis 2011, plusieurs bateaux chargés de centaines de migrants clandestins ont fait naufrage au large de Zarzis, Ben Guerdane et Djerba. Les cadavres des noyés, qui sont dans leur majorité des Africains subsahariens, sont alors rejetés par les vagues sur la plage. Ils sont alors ramassés par la Protection civile et les agents municipaux. Puis c'est un ancien marin-pêcheur du nom de Chamseddine Marzoug qui s'était chargé de leur enterrement avec la collaboration du comité du Croissant-Rouge. Une ancienne décharge municipale de 400 m2 qui se trouve au sud de la ville a servi d'emplacement. En peu de temps, cette parcelle s'est vite remplie. Entre temps, plusieurs médias étrangers, de différentes nationalités, ont visité l'endroit. Ils ont assisté parfois à l'opération de l'enterrement par le brave Chamseddine qui s'est trouvé rapidement reconnu à l'échelle mondiale. Il a été honoré par des associations humanitaires internationales (Médecins sans frontières, Droits de l'homme). Il a reçu également une invitation d'honneur de la part du Parlement européen. Il a été même proposé par certains comme candidat au prix Nobel en signe de reconnaissance de la noble mission qu'il accomplissait bénévolement sans équipements à part une pioche et une pelle. N'ayant plus d'espace où enterrer les morts, les associations humanitaires ont versé de l'argent pour l'acquisition du terrain annexe d'une superficie de 2.500 m2 et l'achat de matériaux de construction. La commune de Zarzis a demandé à Chamseddine de ne plus se mêler de l'affaire. Un architecte artiste algérien s'est chargé de tracer le plan et le décor intra-muros de ce cimetière baptisé «Jardin d'Afrique». Son inauguration a eu lieu au mois de juin 2021 par la directrice de l'Unhcr, le ministre du Tourisme et le maire de la ville. Ce jour-là, bizarrement, on avait constaté l'absence de Chamseddine Marzoug, le responsable du comité du Croissant-Rouge, un représentant de la gendarmerie maritime et de la Protection civile !