La campagne nationale pour la réhabilitation de la valeur du travail dans la fonction publique, l'évaluation de l'assiduité et le rendement des agents publics a démarré, hier, à Tunis et se poursuivra jusqu'au 2 juin prochain. Lancée par le ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, la campagne vise à sensibiliser les fonctionnaires à la valeur du travail, son impact sur l'économie du pays et aux répercussions négatives des absences et de la présence passive. Donnant le coup d'envoi de cette campagne, le ministre de la fonction publique, Kamel Ayadi, a souligné que son département s'est penché sur l'élaboration d'un programme s'étalant sur deux étapes. 10 journées de sensibilisation La première phase prévoit l'organisation de dix journées de sensibilisation et de formation sur la valeur du travail dans les ministères et les établissements publics en coordination avec la société civile et les cellules de la bonne gouvernance au sein des structures publiques. La deuxième étape de ce projet s'étale du 1er au 15 juin prochain. Elle prévoit l'organisation de visites inopinées dans les administrations pour lutter contre le phénomène de l'absentéisme. « L'accent sera également mis sur le contenu du code de conduite de l'agent public », a ajouté le ministre exhortant les directeurs des administrations à contribuer d'une manière active à la réussite de cette campagne. « Un rapport sera élaboré à la fin de la deuxième étape de la campagne », a-t-il encore relevé. Répression des négligences En ce qui concerne la répression des négligences, le ministre a assuré que l'article 41 du Code de la comptabilité publique sera appliqué à la lettre. Ce code, a-t-il précisé, stipule qu'aucun paiement ne peut être effectué qu'au véritable créancier justifiant de ses droits et pour l'acquittement d'un service fait. De son côté, le ministre de l'Energie et des Mines, Mongi Zarrouk, a appelé à diffuser davantage la culture du travail et de la générosité en tirant profit des expériences des pays développés citant la Corée du Sud où les fonctionnaires travaillent 52 heures par semaine (5 jours). La Tunisie enregistre chaque année 2,7 millions de journées de travail perdues dans le secteur de la fonction publique, en raison des arrêts maladie (longue et courte durées), a indiqué, d'autre part, Kamel Ayadi. Ces journées de travail perdues, a-t-il ajouté, représentent environ 4,5 % de la masse salariale, soit 2 % du budget annuel de l'Etat. Kamel Ayadi a estimé que la situation « n'est plus tolérable », appelant les fonctionnaires à prendre conscience du fait que la Tunisie n'a de ressources que son capital humain et que le développement économique est tributaire de l'amélioration du rendement et donc de la productivité. Et de préciser : le ministère s'apprête à réviser la loi sur la fonction publique afin de consacrer les principes du mérite et de la transparence, conformément aux dispositions de l'article 15 de la Constitution.