Par Samira DAMI Le coup d'envoi du 34e festival de la Médina de Tunis sera donné le 10 juin au Palais des congrès de Tunis avec un récital de Lotfi Bouchnaq, tandis que la clôture, prévue le 2 juillet, signera le retour de Soufia Sadok qui interprétera des airs du patrimoine classique tunisien. Cette édition se déroulera sous le label de l'authenticité tunisienne, puisque sur les 18 spectacles prévus, deux seulement sont d'origine étrangère : «Salatine Ettarab», la troupe syrienne habituée du festival, qui se distingue par le talent de ses protagonistes si ingénieux dans l'interprétation du patrimoine classique du Machrek arabe (les 16 et 17 juin au Palais des congrès) et le groupe cubain Afincao qui jouera, le 20 juin, des airs de musique salsa dans les principales artères des quartiers Halfaouine et de Bab Souika. Le menu de cette édition fait la part belle à la musique, la majorité des soirées étant dédiée à cet art. Sur les 16 soirées typiquement tunisiennes, 12 sont consacrées à des spectacles de musique classique, soufie et moderne. Citons-en : le concert de Zied Gharsa prévu le 25 juin à Dar Husseïn, le spectalce «El Hadhra» de Fadhel Jaziri programmé le 26 juin au Palais des congrès, «Fusion» de la jeune violoniste tunisienne Yassmine Azaïez prévu le 13 juin à Dar Lasram, «Makamet» représentant l'Association des amis de la musique (le 14 juin à Dar Lasram), «Nadi El Assil» de la troupe de musique arabe de Sfax (le 29 juin à Dar Lasram), la troupe «Ettarab de Paris» qui proposera, le 24 juin à Dar Husseïn, un répertoire maghrébin et autres. Un si maigre budget Ainsi, à la lumière de ce programme, il s'avère que cette 34e édition célèbre un retour aux sources et aux fondamentaux du festival. Certes, le manque de moyens financiers, en raison de subventions symboliques, y est pour beaucoup. Car l'ouverture sur les diverses expressions artistiques du reste du monde suppose un budget plus important et conséquent si on veut miser sur la qualité. Il vaut mieux, donc, se limiter à la programmation de spectacles locaux de qualité si le budget ne permet pas la proposition de spectacles étrangers de qualité. Cela ne veut pas dire qu'il ne faudrait pas, à l'avenir, doter ce festival de moyens financiers et logistiques conséquents afin de garantir la qualité. Le ministère de la Culture et autres mécènes et sponsors devraient agir dans ce sens. Cette édition sera, également, marquée par le retour à l'animation de rue, notamment dans la Médina de Tunis. Ainsi, pas moins de 5 spectacles animeront les places et artères de la Médina : la Kharja de Sidi Ben Arous à Sidi Brahim (le 16 juin), le groupe Afincao (le 20 juin de la place Halfaouine à Bab Souika), le cirque de Tunis, les 22 et 30 juin, à la place Halfaouine et à Bab Bhar et le spectacle de stambali du club Tahar-Haddad, prévu le 28 juin à la place Kheireddine. Notons, enfin, que les espaces qui accueilleront les spectacles et concerts de cette 34e édition se limiteront au Palais des congrès, à Dar Lasram et à Dar Husseïn, cela en raison de la fermeture de plusieurs espaces culturels pour réfection et réaménagement, dont notamment le Théâtre municipal de Tunis, outre d'autres désormais squattés tel le Palais Kheireddine. Toutefois, la réduction du budget du festival (seulement 26.000 dinars octroyés par le ministère de la Culture) et la limitation des espaces culturels qui l'accueillent n'augurent pas d'un avenir des plus prometteurs. Il est donc impératif d'agir par la réflexion, l'action et un soutien financier afin d'assurer le développement et la pérennité de ce festival si spécifique et si nécessaire.