Ghoula, Nardistan et Black Unit en concert gratuit et en plein air La Fête de la musique est une grande manifestation populaire, gratuite, ouverte à tous et accessible chaque année à des millions de personnes. Lancée en France, en 1982, elle est devenue une fête internationale, présente aujourd'hui dans plus de 100 pays sur les cinq continents, chaque 21 juin. Son territoire privilégié est le plein air, les rues, les places, les jardins, les cours d'immeubles, de musées, ou de châteaux... mais la Fête de la musique est également l'occasion de suggérer aux grandes institutions musicales (orchestres, opéras, chœurs, etc.) de sortir de leurs murs, ou au contraire d'accueillir d'autres genres musicaux. C'est dans cet esprit que la Fête de la musique organisée par l'Institut français de Tunisie se tiendra le 21 juin prochain, avec un concert événement, gratuit et ouvert à tous, sur l'avenue Bourguiba, au centre de Tunis. Comme en 2015 avec Djmawi Africa (Algérie), l'Institut français de Tunisie met la jeune scène musicale du Maghreb à l'honneur en invitant sur la grande scène trois groupes: Ghoula et Black Unit (Tunisie) et Nardistan (Maroc). Un petit aperçu pour présenter les groupes est probablement nécessaire. Lorsque les Tunisiens Mettani et Ghoula décident d'associer leurs univers sur scène et en live, le résultat est déroutant : plus qu'une simple fusion musicale, ils nous plongent dans un univers parallèle, résultat d'un duel entre deux esprits effervescents. Les performances live de Mettani s'inspirent des rituels de guérison nord-africains, et font le lien entre possession mystique et transe animiste. Sa musique est sombre et organique, mélangeant polyrythmies complexes et mélodies vibrantes. Issu de la scène rock, il utilise sa voix comme un matériau sonore qu'il sculpte, ainsi que divers instruments électriques et analogiques. Né en 1985, Wael Jegham est tunisien et vit entre les deux rives de la Méditerranée. Il compose notamment pour le cinéma et le théâtre. Sous son nom de scène, « Ghoula », il est un poly-instrumentiste au style indéfinissable, passant sans complexe des instruments traditionnels nord-africains à des productions qui n'ont rien à envier aux scènes électroniques les plus pointues. C'est le créateur du projet «Hlib El Ghoula» dont l'album sort cette année. «Nardistan», c'est l'histoire d'exilé(e)s venu(e)s d'ailleurs, avec leurs mélodies et leurs chants mystiques, des textes dérangeants et des rimes engagées. Guidé par les chants mystiques ou le flow abrasif du charismatique Walid Benselim, Nardistan élabore une fusion résolument audacieuse et inédite, sereinement avant-gardiste. Entre rock, trip hop, électro, oriental-beat ou influences world, ce quartet mêle comme une évidence la puissance du digital, la poésie arabe ancestrale, les diatribes engagées ou les mélodies d'une kora ou d'une flûte peul égrenées. Déjouant les pièges de l'électro-ethnique, cette matière sonore combustible sert le moteur de cette équipée pour le plus surprenant périple musical du moment. Nardistan offre aujourd'hui un spectacle décapant aux frontières de l'Oriental-beat et de l'électro urbain, distillant des notes ethniques sur des textes personnels et de poètes célèbres (Mahmoud Darwich, Gibran Khalil, Nizar Qabbani...), triturant la mondialisation des sons, questionnant le sens de la vie ou l'exil numérique, Nardistan est une incitation à la découverte de nouveaux horizons sonores.