Grâce à un final en trombe, les Cabistes ont sauvé la 5e place. On aura tout vu au CAB tout au long de l'exercice qui vient de s'écouler. Déjà quelques jours avant le démarrage de la compétition 2015-16, nous assistâmes à un coup de théâtre, puisque Chiheb Ellili, alors aux commandes, prit la «fuite» pour entraîner le CSS. Malgré cette perturbation au niveau du staff technique, les Cabistes débutent en trombe, ramenant une victoire de leur déplacement à Kasserine. Pour les plus naïfs, le CAB était bien parti pour jouer les premiers rôles, et Ghazi Ghraïri, le successeur d'Ellili, était considéré comme l'homme de la situation. Malheureusement, ce ne fut qu'un feu de paille. On dut vite déchanter. Les «Jaune et Noir» ont commencé à enchaîner les revers aussi bien à domicile (CSS et EST) qu'en déplacement (à Sidi Bouzid et à Sousse). Cela fait beaucoup en sept matches disputés. La pression du public aidant, le comité directeur du club nordiste était acculé à se séparer de Ghraïri. Le but était bien évidemment d'arrêter l'hémorragie et d'apaiser la colère des supporters. Il faut reconnaître que tous les indicateurs étaient au rouge par rapport à ce qu'on attendait au CAB sur le triple plan de l'attaque (6 buts marqués), de la défense (9 buts encaissés) et du classement (11e place). Bref, un très mauvais départ et la messe était dite pour ce qui concerne la course au titre. Vint alors l'enfant du club, Youssef Zouaoui, accueilli en grande pompe par tout le monde. On ne pouvait trouver meilleur technicien que lui ! Petit à petit, l'ex-entraîneur national, qui faisait fonction de manager général également, réussit à gagner le pari de hisser l'équipe à la 4e place pendant de longues journées avant de reculer à la 5e position quand il quitta le club sous la pression du public encore une fois. La cohabitation était devenue impossible malgré un travail colossal entrepris depuis son retour au CAB. C'est malheureux, mais c'est la loi du football. Et pourtant, Youssef Zouaoui a fait des records. Le CAB n'a pas encaissé de buts pendant 9 matches, et donc pas de défaite jusqu'au revers subi face à l'Olympique Sidi Bouzid au stade 15-Octobre, juste après l'élimination historique de la Coupe de Tunisie contre Kalaâ Sport. C'en était apparemment trop pour un public exigeant, très exigeant ! Certes, le CAB ne perdait pratiquement pas, mais il ne gagnait pas souvent non plus et ne marquait pas de buts. Lanterne rouge sur le plan offensif, c'est que les recrutements à ce niveau-là, à l'intersaison, n'ont pas été judicieux pour ne pas dire bâclés. Youssef Zouaoui a beau essayer toutes les formules, rien n'y avait fait et l'attaque est demeurée faible. C'est qu'il est revenu au CAB pour travailler sur le long terme. Il a vu son œuvre stoppée net. Un autre mérite qui lui revient est d'avoir titularisé Mortadha Ben Ouannès. Des chiffres révélateurs ! Désormais, Sofiène Hidoussi relaye Youssef Zouaoui, et les choses ne s'améliorent guère. Au contraire, sous sa conduite, le CAB a récolté 3 points sur les six premières rencontres disputées. Une catastrophe ! Outre ces très mauvais résultats (3 défaites et 3 nuls), c'est l'ambiance générale qui s'est dégradée, d'abord entre public et comité directeur, ensuite entre certains joueurs et entraîneur. Fort heureusement, lors des 4 derniers matches, les Cabistes ont gagné 3 fois et perdu contre l'US Ben Guerdane. En tout, Hidoussi a «rapporté» 12 points sur les 30 possibles (10 matches), Ghraïri 7 sur 21 (7 matches), Zouaoui 20 sur 39 (13 matches), et Ellili a perdu un match de coupe comptant pour la saison 2014-15 contre le CSS. Quant à la direction du CAB, elle a ramené 2 points pour les réserves formulées contre la JSK à l'aller. En somme, le CAB s'est classé 5e dans un championnat à deux vitesses. Maintenant, le rideau est tombé, il va falloir penser à l'avenir du club. Une assemblée générale est prévue fin juillet pour réduire le mandat du président actuel.