Le plan de développement 2016-2020 renferme 40 projets à réaliser en PPP, dont six projets prioritaires à lancer en 2016 La note d'orientation du plan de développement économique, couvrant la période 2016-2020 en examen au sein de l'ARP, fixe la vision économique et sociale générale et les priorités de développement du prochain quinquennat et cerne les objectifs nationaux, sectoriels et régionaux. Elle s'articule autour de cinq axes principaux, à savoir la réforme administrative, le passage d'une économie de faible coût à une économie à forte valeur ajoutée (l'amélioration de la productivité, le développement des infrastructures, le renforcement de la logistique et l'encouragement à l'exportation), le développement humain et l'inclusion sociale, le développement et la décentralisation régionale, et l'économie verte. Une campagne de promotion mondiale du plan a été lancée aussi bien en Europe qu'en Asie et aux Etats-Unis, sachant que ce plan renferme des réformes économiques et financières et de grands projets d'investissement, moyennant une enveloppe de 120 milliards de dinars, contre 80 milliards de dinars investis durant le quinquennat précédent. Le financement des projets et réformes contenus dans le plan stratégique 2016-2020 provient essentiellement des ressources locales qui seront mobilisées, en portant le taux de l'épargne à 18% du revenu disponible en 2020 contre 12,5% en 2015. Par ailleurs, les investissements du secteur privé national et international, des bailleurs de fonds et des partenaires étrangers bilatéraux et multilatéraux, contribuent également au financement du plan. Selon les prévisions, le volume de l'investissement sera porté durant le prochain quinquennat à 25% du PIB contre 18,5% en 2015. D'après Mme Maya Boureghda, spécialiste des PPP, le nouveau plan table sur un ensemble d'objectifs chiffrés dont l'augmentation du taux de croissance à 5% contre 1,5% en 2015, des taux d'investissement à 25% du PIB contre 18,5%, et la réduction du taux du chômage à 11% contre 15,2%. Les moyens prévus pour réussir la mise en œuvre de ce plan nécessitent l'adoption d'une politique volontaire pour impulser le partenariat public-privé, la modernisation de l'administration outre la réforme du secteur financier. Néanmoins, ces moyens permettent -ils de répondre au préalable et de lancer des projets et quelle serait la politique volontaire pour impulser les PPP ? Les préalables au lancement des PPP Mme Boureghda précise que les préalables pour un environnement propice aux PPP selon l'Ocde dépendent de la stabilité politique et économique, de l'efficacité du système financier, d'un régime juridique clair qui protège les droits des investisseurs et de la capacité du gouvernement à s'engager efficacement avec le secteur privé. De même, les préalables au lancement des PPP sont tributaires de l'aptitude de l'administration à gérer des projets PPP, de la réalisation d'études préalables pour des projets bancables et soutenables en PPP et aussi d'un secteur bancaire apte à financer des PPP. Les projets prévus en PPP dans le plan stratégique de développement économique 2016-2020 concernent l'aménagement du Port en eau profonde d'Enfidha, l'extension des terminaux à conteneur n°7 et 8 à Radès, la mise en place d'une plateforme logistique multifonctionnelle à Zaghouan, d'une zone logistique de Radès, d'une station de dessalement de l'eau de mer à Sfax et la création d'une cité sportive dans la même région. En somme, le plan prévoit la concrétisation de 40 projets à réaliser en PPP, dont six projets prioritaires à lancer en 2016. Pour éviter les drames potentiels qui guettent la mise en œuvre du nouveau plan de développement 2016-2020, les experts recommandent de bien choisir le site le plus approprié en réalisant les projets économiques et d'infrastructure (ports, aéroports, autoroutes, zones industrielles, etc.), indiquant toutefois que l'approche du développement durable est une obligation en Tunisie. «Ses ressources naturelles de base sont fragiles et constamment fragilisées, nécessitant aujourd'hui et dans l'avenir, des modes de gestion rationnelle qui garantissent la durabilité de leurs fonctions économiques et sociales. De même, les unités de production en majorité à faible compétitivité nécessitent des efforts substantiels de réorganisation et d'assainissement structurels», déplore M. Adel Hentati, conseiller et spécialiste de l'environnement.