Les joueurs étrangers sont convoités au détriment des jeunes issus du club Au cours de la dernière décennie, la JSK s'est orientée vers le marché étranger pour renforcer son effectif. Les choix n'ont pas été satisfaisants à cause de la modestie de certaines recrues et leurs demandes financières parfois exagérées. Ces joueurs étrangers sont des solutions urgentes pour combler l'insuffisance remarquable dans l'effectif et pour dénicher l'oiseau rare. Ces derniers sont, pour leur part, certains de trouver une vitrine incomparable qui leur sert de tremplin pour espérer rebondir en Europe ou aux pays du Golfe. L'ancien attaquant de la JSK, Fethi Chehaibi ( Bargou), pense que « les joueurs et leurs agents savent profiter à fond de cette concurrence aveugle entre les clubs. C'est pourquoi on prive les catégories des jeunes des conditions les plus élémentaires de la pratique décente du football sous prétexte que les moyens manquent. Mais, dès qu'il s'agit de renforcer l'équipe seniors, on recrute à tour de bras sans lésiner sur les moyens. Des joueurs de qualités modestes qui n'ont pas trouvé preneur ailleurs sont recrutés aveuglement. Je ne vois pas l'intérêt de faire venir des joueurs africains modestes alors que nos jeunes sont capables de briller. » Certains font l'exception En revanche, certains éléments ont été utiles pour la Chabiba comme Cheikh Diop, Hamid Bahloul et Camara Gana. Les éléments visés sont des attaquants pour combler la carence offensive. Alors qu'on s'attendait à limiter les arrivées des Africains, les dirigeants aghlabides ont poussé les recrutements au milieu et en défense. Ainsi, le Camerounais Ali Moumbain et le trio libyen Chaâri, Abboud et Bourki ont donné plus d'équilibre et de stabilité aux différents compartiments du jeu en l'absence de joueurs de qualité parmi les jeunes. Nombreux sont les cas des joueurs africains «conseillés» par les agents de joueurs. Le seul critère, c'est l'enrichissement. Au cours de la saison écoulée, les dirigeants aghlabides ont fait venir le Soudanais Charfeddine Chayboub et le Camerounais Christopher Mundouga. Ces deux éléments manquaient de régularité aux entraînements et ils ne figuraient pas dans les choix du staff technique. Cette irrégularité a inquiété les fans aghlabides. On se demande qui est le responsable de ces recrutements ? Le staff technique ou les dirigeants ? Mourad Okbi souligne à ce propos: « Certains dirigeants en complaisance avec des managers sont devenus responsables de l'arrivée de joueurs inconnus. Il n'y a plus de concurrence avec les joueurs locaux. Lorsque j'entraînais la JSK, je supervisais chaque nouvelle recrue avant de donner mon dernier mot. Je me rappelle que j'ai incité les dirigeants à enrôler les deux jeunes Guinéens Aboubaker Sylla et Bangaly Keita. Ces deux éléments ont convaincu les techniciens de leurs qualités et leur discipline malgré leur jeune âge. Quelques saisons plus tard, Sylla est transféré au Golfe et il est convoité par des clubs européens. Il est indispensable de retrouver des éléments capables de jouer la concurrence avec nos joueurs et pourquoi pas assurer des revenus budgétaires à la caisse du club. » Le recrutement des joueurs étrangers à Kairouan est une affaire de moyens et de choix. Toutefois, les jeunes du cru doivent être encouragés pour renforcer les seniors et réduire les dépenses financières.