Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le combat d'aujourd'hui et de demain Congrès international sur le thème «Ressources hydriques, croissance et pérennité dans la région du Moyen-Orient et Nord-Afrique»
Dans le cadre du programme «WaterSum», les délégations de Nefza, Bir Mcherga, Sidi Ali Ben Aoun et Matmata vont bénéficier chacune d'une enveloppe de 50 mille euros pour optimiser la gestion de leurs ressources hydriques. Le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Saâd Seddik, a assisté, lundi dernier, à l'ouverture de la deuxième édition du congrès international «Ressources hydriques, croissance et pérennité dans la région du Moyen-Orient et Nord-Afrique (WGS Initiative)» organisé par l'ONG hongroise REC (un centre environnemental régional pour l'Europe centrale et de l'Est). Selon le directeur général en génie rural et exploitation des eaux au ministère de l'Agriculture, M. Ridha Gabouj, ce programme intitulé "WaterSum" est subventionné par le Sida (Agence suédoise de coopération internationale pour le développement) en partenariat avec l'Iucn (Union internationale pour la conservation de la nature). Il cible la Tunisie et la Jordanie à travers une collaboration avec le ministère tunisien de l'Agriculture et le ministère jordanien de l'eau et de l'irrigation et les différentes forces vives (associations et groupement d'eau, etc.) dans les deux pays. «Outre la Tunisie et la Jordanie, des pays comme l'Egypte et le Maroc vont bientôt rejoindre ce programme qui encourage la bonne gestion des ressources hydriques et le développement durable dans la région Mena», précise M. Gabouj. Toujours selon le directeur général en génie rural et exploitation des eaux au ministère de l'Agriculture, après une phase de diagnostic qui a duré plus d'une année, le programme vient d'élaborer un plan d'action qui sera débattu durant les 4 jours de ce congrès. Impliquer la société civile et les autorités locales Toujours dans le cadre de ce programme, selon M. Ridha Gabouj, l'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (Sida) a déjà alloué «un petit fonds de 200 mille euros pour 4 délégations tunisiennes (soit 50 mille euros pour chaque délégation) afin d'optimiser la gestion de leurs ressources hydriques. «Le ministère de l'Agriculture a porté son choix sur la délégation de Nefza (gouvernorat de Béja), Bir Mcherga (gouvernorat de Zaghouan), Sidi Ali Ben Aoun (gouvernorat de Sidi Bouzid) et Matmata (gouvernorat de Gabès). Ce programme mise beaucoup sur le rôle consultatif et participatif de la société et des autorités locales qui restent le maillon fort pour la réussite d'un tel projet», a ajouté M. Gabouj. Rappelons qu'environ 2.600 associations sont actives en Tunisie dans le domaine de l'exploitation des eaux, dont 1.100 dans l'irrigation et le reste dans l'approvisionnement en eau potable. En février dernier, le ministre de l'Agriculture, Saâd Seddik, avait indiqué que le montant des dettes des groupements hydrauliques en Tunisie a atteint 42 millions de dinars (MDT). D'ailleurs, M. Seddik avait déjà souligné lors d'un précédent atelier organisé à Tunis que «les groupements dans les périmètres irrigués, présents notamment dans les régions de Siliana, Béja, Jendouba, Kairouan et Bizerte, font face à des problèmes liés à l'optimisation de l'exploitation des ressources, la faiblesse des capacités de gestion et l'absence d'entretien des réseaux et des ouvrages hydrauliques». Toutefois, lors de son allocution, le ministre de l'Agriculture a rappelé les efforts consentis à l'échelle nationale, ce qui a permis d'atteindre un taux de remplissage des eaux de 91% en 2015, et ce, grâce à deux plans entre 1990-2000 et 2001-2011 ciblant les ressources hydriques et qui ont permis la construction de 35 grands barrages, 235 barrages collinaires, 893 lacs collinaires et le forage de près de 20 mille puits artésiens et 150 puits de surface. Et les résultats ne se sont pas fait attendre : 100% des zones urbaines et 93% des zones rurales ont été raccordées au réseau de l'eau potable et 90% de la population a bénéficié du réseau de l'Onas, sans parler des 480 zones irriguées qui contribuent avec 37% à la production agricole à l'échelle nationale. Des barrages en gestation Pour ce qui est de la stratégie actuelle du gouvernement, le ministre de l'Agriculture a évoqué le chiffre de 2.400 millions de dinars réservés pour assurer la gestion des ressources hydriques. «En novembre, le barrage d'El Harka et le grand barrage de Gafsa seront opérationnels. Les travaux du barrage de Tabarka et de Sarrat viennent de s'achever. Et nous avons entamé les travaux des ouvrages de Bizerte et du Mellègue supérieur dans le gouvernorat du Kef. Celui de Saâida et Kalâa débuteront, aussi, cette année. Et 6 autres projets de construction de barrages n'attendent que des lignes de financement pour débuter les chantiers», ajoute le ministre de l'Agriculture. M. Saâd Seddik a, par ailleurs, mis l'accent sur le programme de dessalement des eaux de mer par osmose avec une capacité de traitement actuelle aux alentours de 120 mille mètres cubes par jour, dont 80% sont utilisés pour l'alimentation en eau potable. Outre les 4 stations de dessalement d'une capacité de 60 mille mètres cubes par jour, dont une à Djerba d'une capacité de 50 mille m3. «Nous avons également programmé la construction de 9 autres stations d'une capacité globale aux alentours de 337 mille m3 par jour, dont deux grandes stations: une à Sfax (200 mille m3/jour) et une autre à al-Zarrat (100 mille m3/jour). Et nous allons poursuivre dans ce sens pour atteindre un taux de 95% de remplissage en 2020», a ajouté le ministre de l'Agriculture. Enfin, M. Saâd Seddik a salué le programme "WaterSum" à travers ses deux composantes "WaterPort'' et "WaterWase" surtout en matière de transfert de technologies et de renforcement des capacités au niveau de la gestion intégrée des ressources hydriques, tout en s'adaptant aux changements climatiques qui caractérisent la région Mena. «Nous espérons que l'organisation REC va nous aider à acquérir des programmes de modélisation hydrodynamiques tels que les logiciels professionnels "MIKE" et la technologie des ‘'Drones'' pour suivre les éventuels scénarios d'inondations et les risques de sortie de lit de oued Medjerda», conclut le ministre de l'Agriculture.