Durant les cinq dernières années, le secteur a perdu 60% de sa capacité de production. Une situation critique qui nécessite des efforts supplémentaires de la part du gouvernement pour pallier les problèmes logistiques et techniques et aussi un apaisement social pour la reprise de ce secteur vital pour l'économie tunisienne. Selon les déclarations de Mongi Marzouk, ministre de l'Energie et des Mines, à la conférence de presse organisée le 14 juillet à la Kasbah, le secteur des phosphates a perdu 60% de sa capacité de production, durant les cinq dernières années en comparaison avec l'année 2010. Ainsi, le montant des pertes a atteint 5 millions de dinars. Le Groupe Chimique Tunisie (GCT) a perdu 66% de son chiffre d'affaires alors que la société tuniso-indienne « TIFERT », basé à Skhira (Sfax), a perdu la totalité de son chiffre d'affaires. Un mauvais coup pour le secteur des phosphates et dérivés, qui subit ces dernières années les conséquences des perturbations sociales. Une situation critique qui requiert un plan d'action pour la reprise du secteur et de son concours à l'économie nationale. Selon M. Marzouk, ce plan englobe une reprise du rythme normal de la production, la résolution des problèmes de transport interne et vers les unités de transformation du phosphate, la réactivation des sociétés d'environnement. Ajoutons à cela la réalisation de projets de développement et le renforcement de l'emploi, de l'investissement et de la responsabilité sociétale, la gestion des ressources hydriques et la lutte contre la pollution et également la réalisation d'un plan de communication et de coordination avec les autorités locales, les députés, la société civile et les demandeurs d'emploi. Le ministre a affirmé que les résultats préliminaires du concours pour le recrutement de 261 cadres à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) et 364 cadres au CGT ont été annoncés, le 2 juillet. Il a annoncé le lancement des procédures de recrutement de 2.773 agents, soit 1.700 pour la CPG et 1.073 pour la CGT, dans le cadre du programme de recrutement spécifique aux années 2016, 2017 et 2018, ainsi que le recrutement de 120 cadres dans les sociétés d'environnement à Gabès. Energies renouvelables En ce qui concerne les nouveaux projets dans le secteur, le ministère a approuvé l'octroi de 50 autorisations d'exploitation minière, dont 15 autorisations de recherche pour la réalisation de projets pour la production du sel à Chott Jerid. M. Marzouk a indiqué également les préparatifs pour la publication de tous les contrats miniers, soit 44 autorisations en exécution et 37 en cours d'élaboration et 36 privilèges d'exploitation dont 10 attendent l'approbation de l'Agence nationale de protection de l'environnement. D'autre part, le ministère de l'Energie et des Mines a préparé les textes juridiques pour la loi 12-2015 concernant la production électrique à partir des énergies renouvelables, dans le cadre des préparatifs pour l'exécution du plan solaire tunisien. Le Conseil des ministres a approuvé, le mercredi 13 juillet, ces textes qui concernent : le décret pour les procédures et les conditions de réalisation des projets de production électrique à partir des énergies renouvelables, les cahiers des charges pour les liaisons avec le réseau national électrique et les contrats-modèles pour la vente de l'électricité à la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg). Indiquons que le plan solaire tunisien prévoit de fournir 12% de la production électrique des énergies renouvelables — solaire, éolienne et biomasse — en 2020 et 30% en 2030. Actuellement, le ministère prépare les étapes suivantes pour les capacités à monter et la fixation des tarifs d'achat de l'électricité et la préparation d'un guide de procédures et des appels d'offres ainsi que la composition d'un comité technique et une instance spécialisée et la préparation du plan quinquennal national des énergies renouvelables. Régulation En outre, M. Marzouk a annoncé la régulation des prix de quelques produits pétroliers, après l'adaptation d'un nouveau mécanisme de régulation automatique se basant sur les fluctuations au niveau du marché international. Ce mécanisme a induit une baisse de 60 millimes au niveau du gazoil et de 30 millimes au nivau du gazoil 50, qui entrera en vigueur à partir de la nuit du 15 juillet 2016. Le prix de l'essence sans plomb restera inchangé, par une décision du gouvernement tunisien, bien que le mécanisme de régulation a résulté d'une augmentation de 60 millimes. Un prix qui se base, précise le ministre, sur le prix des produits pétroliers raffinés et non sur le prix du baril de pétrole brut ainsi que sur le taux de change du dinar tunisien avec le dollar américain. Il a indiqué que ce mécanisme sera réactivé, à base trimestrielle pour réviser les prix, soit en octobre 2016 pour la prochaine régulation. Les répercussions de cette régulation à la baisse sont de l'ordre de 65 millions de dinars durant le deuxième semestre de l'année en cours. M. Marzouk a précisé que le mécanisme de régulation ne concernera pas les produits courants tels que le pétrole utilisé pour l'éclairage et les bouteilles de gaz subventionnés.