Ce n'est pas à un duel de divas que nous invite Dorsaf Hamdani en chantant Barbara et Fairouz. C'est un peu comme si Dorsaf devenait une sœur de ces deux grandes aînées si lointaines et si proches à la fois. Entre Fairouz et Barbara, entre la Parisienne d'origine juive devenue grande dame de la chanson française et la Beyrouthine maronite promue diva de la musique arabe, entre La Solitude, L'Aigle noir ou Nantes de l'une et Atini, Zourouni ou Jérusalem de l'autre, c'est de fait moins le silence qui cimente que l'absence dont ces femmes douloureuses ont fait un lit d'épreuves. Et dont Dorsaf est venue changer les draps. Ce n'est pas à un duel de divas que nous invite Dorsaf Hamdani en chantant Barbara et Fairouz. «J'avais envie qu'elles se parlent l'une à l'autre», dit-elle simplement. Un peu comme si Dorsaf devenait une sœur de ces deux grandes aînées si lointaines et si proches l'une de l'autre. Il fallait créer un climat propice entre musiciens tunisiens et français pour cette interpénétration des imaginaires autour de la Méditerranée d'aujourd'hui. Et, de fait, on est forcément surpris d'avoir l'impression de ne pas distinguer entre deux univers, outre la langue dans laquelle chante Dorsaf. Mélodies nées au Liban ou en bord de Seine semblent être du même matériau, de la même palette, des mêmes humeurs. Le pétillant de Fairouz semble éclairer les spleens de Barbara qui donne son intelligence si pointue aux romantismes de la chanteuse orientale. Une rencontre virtuelle et interculturelle originale, Orient et Occident réunis. Rendez-vous ce soir 15 juillet à Hammamet pour une rencontre imaginaire entre les deux grandes tragédiennes de la chanson moderne que sont Barbara et Fairouz dans laquelle Dorsaf Hamdani va réinterpréter quelques-uns des titres les plus intimes de ces deux grandes tragédiennes de la chanson. A.D.