Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a paraphé, hier, un décret présidentiel stipulant que le gouvernement démissionnaire continue de gérer les affaires jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit formé et prenne ses fonctions. Le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, a adressé, samedi, une correspondance au président de la République pour l'informer du retrait de confiance au gouvernement Essid au terme du vote de la plénière, samedi. Le chef du gouvernement, Habib Essid, a échoué à obtenir la majorité absolue des voix (109) lors du vote de confiance pour son gouvernement par l'ARP, devenant démissionnaire selon l'article 98 de la Constitution. Un total de 118 députés ont voté contre le renouvellement de la confiance au gouvernement Essid, 3 ont voté pour et 27 se sont abstenus alors que 191 députés sur un total de 217 étaient enregistrés selon le président de l'ARP, Mohamed Ennaceur. «Au regard du résultat du vote, le gouvernement Essid est considéré officiellement démissionnaire et le président de la République a désormais la latitude d'entreprendre les démarches pour charger une nouvelle personnalité de former un gouvernement d'union nationale», a précisé Hassène Fathalli, assesseur du président de l'ARP, chargé de l'information. Les consultations sur le profil du chef du gouvernement d'union nationale seront lancées au début de la semaine prochaine, a déclaré le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, samedi, à la presse en marge de la séance plénière de l'ARP sur le vote de confiance au gouvernement Essid. Des idées claires et réalisables D'autre part, le président du Conseil national du parti Afek Tounès, Mohamed Louzir, a précisé, dans une déclaration à la presse en marge de la réunion du conseil tenue hier à Tunis, que «le gouvernement d'union nationale doit être efficace et travailler avec des idées claires et réalisables». Il a ajouté que le gouvernement reposera sur une alliance formée de neuf partis et deux grandes organisations sociales, et devrait être capable d'identifier les problèmes prioritaires et de les résoudre, à l'instar de ceux que rencontrent les citoyens au quotidien, la création de postes d'emploi et la lutte contre la corruption. De son côté, le dirigeant du parti Afek Tounès Nôomen Fehri a indiqué que la Tunisie a besoin, aujourd'hui, plus que jamais d'un gouvernement fort et travaillant en harmonie totale, ajoutant que le futur gouvernement doit avoir «des rapports excellents avec la majorité parlementaire afin d'accomplir plus de réalisations». Plus tôt, Mohamed Louzir a estimé, dans une déclaration à l'agence TAP, que «le gouvernement de Habib Essid a réalisé des succès mais n'est pas parvenu à accomplir sa mission comme il se doit, compte tenu de la situation difficile que traverse le pays». Il a fait savoir que le parti Afek Tounès participera aux concertations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale, affirmant que son parti «dispose des compétences nécessaires lui permettant d'y participer et d'assumer des responsabilités si besoin est». Le conseil national de Afek Tounès a décidé, lors de sa réunion, hier, d'opérer un remaniement touchant les postes de vice-présidents du parti (Faten Kallel et Khalil Ghanmi), a indiqué le président du conseil. Ce conseil se compose de 165 membres dont 80 ont participé à cette réunion, a appris la TAP.