Le taux de chômage global atteint 15,4% de la population active au premier trimestre 2016 22,8% des chômeurs sont des femmes Le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance vient de lancer, le 12 août, le plan national de l'entrepreneuriat féminin «Raida», qui s'étendra durant la période 2016-2020. Un plan qui implique plusieurs parties prenantes entre ministères, institutions publiques, société civile et institutions financières et vise à booster l'initiative économique auprès des femmes. L'entrepreneuriat féminin constitue une réelle opportunité pour la femme pour mieux se positionner dans la population active. En effet, et loin des idées reçues, le taux de chômage des femmes est environ le double des hommes en Tunisie, selon l'Institut national de la statistique. Pour un taux de chômage global de 15,4% au premier trimestre 2016, il est de 22,8% pour les femmes. Pour les femmes diplômées de l'enseignement supérieur, le taux a atteint 42% contre 22% pour les hommes, selon les statistiques de 2013. Faible participation De même, on remarque que sur dix femmes en âge de travail, 2,5 seulement sont actives en 2012. Durant les cinq dernières années, moins d'un poste de travail a été octroyé à une femme, sur dix postes créés. Egalement, une entreprise sur cinq est dirigée par une femme. Selon le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, la femme représente 27,9% de la population active. Sa contribution est estimée à 49,4% pour les services, 26,4% pour l'industrie et 16,7% pour l'agriculture. Le plan national de l'entrepreneuriat féminin entre, ainsi, dans le cadre du plan quinquennal de développement avec l'objectif d'améliorer la participation de la femme à la vie active de 28,5% en 2014 à 35% en 2020. Ce plan comporte deux composantes. La première est l'accompagnement des femmes entrepreneurs pour la réalisation de leurs projets. La Banque tunisienne de solidarité (BTS) a déjà reçu 22 dossiers pour la création de petites et moyennes entreprises (PME) pour un montant global d'investissement de 1190 millions de dinars, avec la création de 100 postes dans plusieurs régions. Pour les très petites entreprises (TPE), 1460 dossiers ont été transférés à la BTS pour un montant de 7,9 millions de dinars. Dans le cadre de la coopération avec une association de la société civile, 27 femmes promotrices seront accompagnées durant l'année 2016 dans six gouvernorats, à savoir Jendouba, Siliana, Mahdia, Medenine, Tataouine et Kebili. Mesures spéciales La deuxième composante du plan national est l'amélioration du cadre général de l'entrepreneuriat féminin dans toutes les régions. Il s'agit, selon le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, de mettre en place des réglementations et des mesures pour garantir l'égalité des chances, la mise à niveau des ressources humaines, améliorer l'accès de la femme aux services financiers, diffuser la culture entrepreneuriale, etc. À ne pas perdre de vue aussi la réticence des femmes à entreprendre, pour des raisons de garantie, des prises de risque et aussi à cause de la rigidité des banques privées à octroyer des crêdits. D'après Lamia Zribi, président-directeur général de la Banque de financement des PME (Bfpme), 15% seulement des dossiers sont dirigés par des femmes, avec une orientation sectorielle principalement vers le textile, l'ameublement et les services informatiques. A cet effet, le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance a déjà entamé les étapes pour la réalisation du plan national. 22 chefs de projet ont été désignés au plan régional ainsi que des formations ont été organisées sur la question du genre. Une ligne de crédit a été mise en place au sein de la BTS. Des conventions de partenariat ont été également signées avec plusieurs associations pour des programmes d'accompagnement.