Les performances à l'exportation influent grandement la compétitivité externe de l'économie tunisienne. D'après un rapport de l'Institut tunisien de la compétitivité et des études économiques (Itceq), l'appareil exportateur tunisien reste encore fragile pour des raisons diverses. Dans ces temps incertains, la compétitivité externe de l'économie tunisienne est mise à rude épreuve. On peut blâmer l'instabilité sécuritaire et politique et aussi la crise économique et financière en Europe, mais ils ne sont pas les seuls facteurs à compromettre une économie qui trouve des difficultés à mieux appréhender les transformations du marché extérieur et à se conformer au diktat d'une conjoncture mondiale en évolution. Selon un rapport de l'Institut tunisien de la compétitivité et des études économiques (Itceq), publié en juillet 2016, la compétitivité externe de l'économie tunisienne repose largement sur les performances à l'exportation qui demeurent encore timides. L'appareil exportateur tunisien demeure fragile en raison de sa spécialisation dans deux secteurs faiblement intégrés, d'après le rapport, à savoir les industries Textile, Habillement et Cuir (THC) et les industries mécaniques et électriques (IME). Il s'agit aussi de sa concentration sur le marché de l'Union européenne, dont le dynamisme de la demande est moins important que les autres zones géographiques à l'exception de l'Amérique du Nord. Concurrence En ce qui concerne la part de marché des exportations tunisiennes, le secteur THC a subi une baisse sur le marché de l'Union européenne, due à l'intensification de la concurrence asiatique. Mais l'Itceq précise que la concurrence exercée par le Maroc, le Pakistan, le Bangladesh, la Turquie et certains pays de l'Europe Centrale et Orientale sur la Tunisie s'avère beaucoup plus menaçante que celle de la Chine. Ces pays disposent d'une structure des exportations plus similaires. Cela dit, le Maroc qui constitue le principal concurrent a commencé à enregistrer à partir de 2013 des parts de marché dépassant celles de la Tunisie. Pour les IME, le Maroc est aussi le premier concurrent de la Tunisie, suivi par la Roumanie. Le rapport, qui a évalué la dynamique des exportations tunisiennes sur la période 2000-2013, indique que les produits de haute et de moyenne technologie ont connu des croissances remarquables respectivement de 20% et de 12% par an contre une croissance modeste d'environ 4% pour les produits de faible technologie. D'ailleurs, la structure des exportations s'oriente de plus en plus vers les produits de haute et de moyenne technologie. Cela est reflété par l'amélioration de leur avantage comparatif et de leur part de marché durant la période indiquée. Le développement de ce genre de produits constitue une réelle opportunité de monter en gamme la structure des exportations tunisiennes. Ce sont des produits qui connaissent une demande étrangère soutenue et ayant une marge de progression considérable puisque leur part reste relativement faible dans le total des exportations. A citer l'électronique grand public, l'aéronautique et espace, les instruments de mesure, les produits pharmaceutiques et le matériel de télécommunication, etc. Selon le rapport de l'Itceq, le développement de ces produits nécessite des actions offensives en matière d'investissement, de maîtrise technologique et de recherche, en partenariat avec le secteur privé afin de mieux appréhender les marchés internationaux et bénéficier du savoir-faire et de l'innovation technologique. Environnement Selon une enquête sur le climat des affaires et la compétitivité des entreprises réalisée en 2014 par l'Itceq, 53% des entreprises exportatrices déclarent ne pas disposer d'une implantation commerciale directe ou indirecte à l'étranger. Le taux est de 43% pour les entreprises totalement exportatrices et de 62% pour les entreprises partiellement exportatrices. Les raisons de cette réticence sont essentiellement la faiblesse de la diplomatie économique (32%) et des problèmes de logistique (32%), d'après l'enquête. De même, 37% des entreprises enquêtées affirment qu'elles ne disposent pas d'une cellule de veille et 23% seulement participent régulièrement ou très souvent à des manifestations commerciales à l'étranger. Le rapport indique que cette faible performance est également due à des difficultés au niveau du climat des affaires tels que l'infrastructure, les télécommunications, le transport, la douane, l'accès au financement, etc. En termes de marché, la dépendance du marché de l'Union européenne influe grandement sur l'évolution des exportations tunisiennes, surtout avec la crise économique et financière. Une dépendance qui fait que la Tunisie n'arrive pas encore à exploiter la demande adressée par les autres marchés hors Union européenne. Par ailleurs, il est à remarquer que le déficit des échanges extérieurs de biens de la Tunisie sur la période 2000- 2015 n'a cessé de s'aggraver depuis 2006 pour atteindre des niveaux records au cours des cinq dernières années, notamment en 2014, soit 16.9% du PIB (13635.7MDT) contre 10.2% du PIB en 2006 (4665.6MDT). En 2015, le déficit a diminué par rapport à celui de 2014 pour atteindre 14,1% du PIB, soit 1.2047.1MDT.