L'objectif du PMN consiste à doter les entreprises des moyens d'accroître leur compétitivité et de résister à la montée de la concurrence Les résultats de la 7e enquête menée par l'Itceq (Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives) sur le programme de mise à niveau (PMN) révèlent que 60% des entreprises sondées sont globalement satisfaites de l'apport du programme, contre seulement 13% d'entreprises non satisfaites. Toutefois, ce taux de satisfaction est en léger retrait par rapport à celui enregistré lors de l'enquête précédente (62%). L'objectif du PMN, rappelle-t-on, est de doter les entreprises tunisiennes des moyens d'accroître leur compétitivité et de résister à la montée de la concurrence. La répartition sectorielle de ses actions laisse apparaître une prédominance de trois secteurs (industries du textile-habillement — ITH —, industries agroalimentaires — IAA — et industries mécaniques et électriques — IME). D'après cette enquête, les PME et les entreprises partiellement exportatrices sont, en moyenne, plus satisfaites des interventions du PMN que celles de grande taille ou celles totalement exportatrices. Par niche d'intervention, l'apport le plus significatif et le plus perceptible du PMN concerne, selon la même enquête, la gestion de la production. Renforcement de l'investissement technologique prioritaire Aussi, l'investissement technologique prioritaire (ITP) a vu, selon l'enquête, son rôle se renforcer dans le processus de mise à niveau, que ce soit en termes de nombre de dossiers que de volume d'investissement. Celui-ci a presque doublé entre 2005 et 2008 et à partir de 2006. La part de l'investissement immatériel dans le volume total d'investissement a dépassé celle de l'investissement matériel. Cette tendance, si elle se confirme, pourrait remédier, selon les experts, à la faiblesse de la part de l'investissement immatériel dans le PMN. S'agissant de l'investissement matériel et immatériel, les investigations effectuées auprès des entreprises ont montré que les entreprises ont investi, sur un pied d'égalité, dans le matériel (29%)et l'immatériel (30%). Les entreprises enquêtées ont mis en exergue trois facteurs à travers lesquels le PMN est considéré comme étant d'un apport indéniable en matière de compétitivité. Il s'agit de l'amélioration de la qualité des produits (79%), de la productivité (73%) et de la qualification des ressources humaines (61%), composantes essentielles de la compétitivité hors prix. Concernant les marchés, une proportion non négligeable des entreprises (69%) déclare avoir misé sur le marché externe en axant leur stratégie de développement sur les exportations. Ce pourcentage est nettement supérieur à celui relevé par l'enquête précédente (54%). Copil : la qualification des ressources humaines en priorité Une proportion de 55% des entreprises tant copilées que non copilées déclarent avoir diversifié les marchés et 46% indiquent avoir diversifié les produits tandis que 52% des entreprises déclarent avoir misé plutôt sur l'amélioration de la qualification des ressources humaines. L'apport du PMN est également appréciable en matière d'amélioration du positionnement compétitif des entreprises et de leur capacité d'adaptation. L'enquête montre que la plupart des entreprises ont tendance à réaliser l'innovation par leurs propres moyens (plus de 70%), ce qui atteste du faible niveau de la mise en réseau du tissu industriel tunisien et de la quasi-absence des relations de partenariat entre les entreprises en matière d'innovation. Pour ce qui est du volet écologique, près d'une entreprise sur trois déclare que son activité est polluante dont plus de la moitié a engagé une action de lutte contre la pollution et 19% envisagent de le faire. Plus de la moitié des entreprises copilées jugent l'apport du PMN dans l'amélioration de la qualification des ressources humaines très important. Les données font apparaître une importante contribution du PMN à l'effort d'exportation déployé par les entreprises. En effet, plus de 60% des entreprises de l'échantillon exclusivement pour le marché local avant leur mise à niveau sont devenues exportatrices. Remédier aux effets de la crise L'enquête révèle aussi l'apport du PMN en matière de modernisation des moyens de production, d'adaptation des nouvelles technologies et de développement des ressources humaines de l'entreprise. Malgré ses performances, le PMN semble, pour un certain nombre d'entreprises, moins influent dans certains domaines tels que la gestion commerciale, la gestion financière et la gestion du personnel. Le rapport constate également une baisse du nombre de dossiers approuvés d'une année à l'autre. Cette baisse a concerné aussi le montant des investissements, lequel a subi l'effet des deux crises, celle de 2002-2004 et celle de 2008.