Vendredi dernier, l'équipe du film «The last of us» a fait un point de presse à la salle Le Rio, une occasion de présenter le film, ses conditions particulières de production et les prestigieux prix raflés à Venise. C'est certainement une surprise pour tout le monde, ce premier long métrage de Alaeddine Slim qui s'est distingué à la Mostra de Venise. Rappelons que «The last of us» a raflé deux prestigieux prix, celui «Mario Serandrei» pour la meilleure contribution technique et le second, le lion du Futur «Premio Luigi de Laurentis», au 73e Festival international du film de Venise (Mostra de Venise). Sans aucun dialogue, «The last of us» (Akher wahed fina) est l'histoire d'une tentative de traversée maritime illégale de N., jeune subsaharien, qui échoue en pleine mer. Cette traversée s'avérera un nouveau chemin pour un territoire inconnu pour le personnage principal N. qui serait amené à faire des rencontres singulières tout au long de son parcours et à rencontrer une image altérée de lui-même, lit-on dans le synopsis présenté par les producteurs . Un point de presse, dont l'objectif est la rencontre avec le réalisateur, les acteurs mais aussi avec les producteurs, à savoir : Exit productions, Inside Productions, Madbox et SV, était l'occasion de retrouver une nouvelle aventure en termes de production car c'est le premier film tunisien qui fait son apparition sur la scène mondiale sans avoir reçu de subvention de l'Etat. C'est, d'ailleurs, le premier sujet de débat avec les producteurs. Chawki Kniss, un des producteurs du film, a déclaré : «C'est une expérience éprouvante qui n'a pas joui du soutien et du financement de l'Etat, mais j'espère que, dorénavant, les choses changeront et qu'un jour, le ministère de la Culture traitera tout le monde sur un pied d'égalité», et il ajoute : «Notre choix devrait aussi rappeler que les législations qui régissent le secteur sont véritablement caduques. Aujourd'hui, il y a des jeunes qui sortent des écoles de cinéma, ils doivent évoluer dans un contexte moderne et avoir une législation tournée vers le futur». «C'est le succès du film qui compte plus que la subvention, dit Amine Messadi, cela ne veut pas dire que l'Etat ne doit pas porter un œil plus équitable sur le secteur... C'est aussi le premier film 100% tunisien qui est récompensé par ces prix». Pour sa part, Alaeddine Slim a expliqué (et à maintes reprises) que son film n'était pas silencieux : «C'est un film sans dialogues mais avec une bande sonore et un scénario, ce n'est pas un film muet», dit-il. Quant au sujet du film qui traite de l'immigration clandestine, il affirme : «C'est aussi un sujet qui me touche de près, vu que j'ai grandi dans un quartier populaire où j'ai vu des amis quitter le pays clandestinement et parfois disparaître dans la Grande Bleue durant cette maudite traversée».