Le nul face à Métlaoui n'est pas catastrophique, comme veulent le penser certains Skander Kasri et ses protégés n'ont pas à rougir du match nul concédé à domicile face aux hommes de Mohamed Kouki. Ce nul équitable n'enlève en rien leur mérite d'avoir fait un bon match, varié leur travail d'approche dans la zone de vérité adverse et créé pas mal d'occasions. Il y a eu de la maladresse de leur part au moment de la derrière passe ou de la concrétisation, certes, mais il y a eu aussi de la malchance avec ce ballon de Khaled Melliti sur le poteau à une minute de la fin qui aurait pu connaître un meilleur sort et leur donner les trois points de la victoire. Skander Kasri a peut-être raison d'exprimer un peu de déception et d'amertume dans sa déclaration d'après-match, mais il est allé un peu loin en disant que «son effectif est limité et qu'il faut penser dès maintenant au mercato d'hiver pour l'étoffer car les solutions manquent au niveau de quelques postes-clés». On ne baisse pas les bras dès le premier faux pas. L'effectif que le coach du «Carrelage» a, à l'heure actuelle, sous la main lui permet largement d'assurer le maintien en Ligue 1. A moins que Skander Kasri ait les dents longues et que son objectif caché consiste à convoiter une place parmi les trois premiers de son groupe, synonyme de qualification au play-off. Il faut dire que s'il y a un petit reproche qu'on peut lui faire, c'est d'avoir eu, face à un adversaire à craindre à domicile comme à l'extérieur, un réflexe un peu excessif de prudence, un souci exagéré d'équilibre entre les trois compartiments de jeu et d'avoir été ainsi moins audacieux qu'il ne l'a été devant l'OB lors de la première journée. On ne laisse pas trois atouts offensifs de poids tels que Khaled Melliti, Bacem Nafti et Lamjed Ameur sur le banc des remplaçants par ne faire entrer que deux d'entre eux un peu tard, lorsque l'ESM est revenue très fort dans le match après avoir égalisé dans un temps idéal. C'est lors de la première période qu'il aurait peut-être fallu jeter toutes ses forces dans la bataille et faire le break, surtout que Mohamed Kouki avait prolongé plus qu'il ne le fallait son round d'observation. Ses joueurs étant restés plus de vingt minutes sur leurs gardes, recroquovillés derrière et attendant que l'orage passe. C'est lors de cette première mi-temps que l'ESM était prenable et sous la menace de l'effet de surprise et un but d'avance n'était pas suffisant pour l'ASG. Car, durant la pause, l'entraîneur des Mineurs a rectifié le tir après une bonne lecture de jeu des quarante-cinq premières minutes. Il l'a lui-même confirmé à la fin de la partie : «Nous avons entamé le match par un 4-2-3-1 qui n'a pas porté ses fruits et qui aurait même pu nous coûter cher. Il fallait revenir à un 4-4-2 en losange avec deux attaquants de pointe et Thierry Ernest un cran derrière eux. Cette nouvelle stratégie de jeu a fonctionné à merveille et nous avons eu la balle de match dans les toutes dernières minutes et raté de peu de rentrer avec les trois points». Ce match nul de la troisième journée qui n'est qu'un petit faux pas, Skander Kasri doit l'oublier. Avec quatre points au compteur, l'ASG n'est pas en mauvaise posture si on le compare à ceux qui sont encore à zéro point. Le capital de son adversaire de la 4e journée, le SG, n'est pas meilleur. L'entraîneur du «Carrelage» doit plancher dès maintenant sur un derby que tout Gabès attend et mettre en confiance ses joueurs plutôt que de les faire douter.