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Grèves et dialogue de sourds
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 10 - 2016


Par Abdelhamid Gmati
Le dénouement de la crise des stations-services a été salué par les usagers et consommateurs qui se rappelleront, encore longtemps, la soirée de lundi dernier. L'échec des négociations entre la Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires de stations-services relevant de l'Utica et la Fédération générale des métiers et des services, relevant de l'Ugtt, les agents des stations-services, avait amené les agents des stations-services à déclarer une grève générale mardi et mercredi derniers. Ce qui a provoqué une sorte de panique et une multitude d'automobilistes se sont rués vers les stations et des files d'attente interminables se sont formées, dans un désordre total, créant de véritables embouteillages aux alentours des distributeurs d'essence. Puis, miracle « à la tunisienne », on annonce, « triomphalement », que cette grève a été annulée à la suite d'une réunion de négociations qui s'est poursuivie jusqu'à 1h00 du matin, le 4 octobre 2016. Ces négociations, qui ont eu lieu en présence du ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, et de la ministre de l'Industrie, des Energies et des Mines, Hela Cheikhrouhou, et des représentants de l'Ugtt et l'Utica ont porté essentiellement sur les augmentations salariales. L'accord stipule que les salaires des agents des stations-services seront augmentés de 6% et qu'ils obtiendront 10 dinars de prime de transport et 3 dinars de prime de présence au cours de l'année 2015. Rappelons que la Chambre nationale des gérants et propriétaires des stations-services avait prévu la grève des travailleurs dans ce secteur pour les 26 et 27 août derniers avant de la reporter au 23 septembre et enfin à mardi et mercredi derniers. La raison : la non-signature de l'accord relatif à l'augmentation des salaires des agents opérant dans les stations-services de Tunisie. Précisons que les propriétaires des stations-services étaient réticents à l'idée dune augmentation des salaires de leurs employés car ils subissaient des pertes à cause de la concurrence déloyale des revendeurs de carburant de contrebande dans les régions du centre et du sud du pays. Si, finalement, ils ont consenti ces augmentations, c'est qu'ils pouvaient les supporter : alors pourquoi avoir attendu si longtemps, créant gabegie, inquiétude, panique et colère ? Encore une fois, c'est le citoyen qui est pris en otage et paie pour ce bras de fer interminable, entre syndicats, patrons et gouvernement.
Deux autres grèves programmées ont été annulées à la dernière minute. Ainsi, l'Ugtt a annulé lundi dernier la grève générale régionale prévue mardi 4 octobre dans le gouvernorat de Tataouine suite à la signature d'un accord entre ses représentants et ceux du ministère des Affaires sociales, de la société Bouchamaoui et de la Société tunisienne d'activités pétrolières. Le même jour, lundi, la Centrale syndicale annonce que la grève générale sectorielle de l'enseignement de base qui était prévue le 5 octobre a été suspendue, suite à un procès-verbal d'un accord conclu entre le syndicat général de l'enseignement de base et le ministère de l'Education le 16 septembre dernier. L'accord porte sur la satisfaction des revendications contenues dans la motion professionnelle de la commission administrative sectorielle réunie le 17 août dernier. Là aussi, on pose la question : pourquoi les négociations précédentes n'ont pas abouti et n'ont été concrétisées qu'après des préavis de grève dont le citoyen ferait les frais ?
Il est vrai que l'on assiste à un dialogue de sourds. Le chef du gouvernement doit recourir à des solutions immédiates pour réduire le déficit des avoirs publics et, en ce sens, a proposé de repousser à 2019 le versement des augmentations salariales prévues en 2017. Ce à quoi le secrétaire général de la centrale syndicale répond qu'il est prêt à partager les sacrifices, pourvu qu'ils ne soient pas supportés uniquement par les salariés et il convie le chef du gouvernement à chercher l'argent de l'Etat là où il se trouve, ce n'est pas chez les salariés, mais chez les autres. Et chacun campe sur ses positions.
En attendant, d'autres grèves sont annoncées. La Chambre nationale des importateurs et exportateurs de friperie menace le gouvernement d'une grève générale. Objet de cette colère : un projet de loi qui, selon les responsables de la Chambre syndicale, « interdira aux actuelles sociétés importatrices de vêtements d'occasion l'importation de ces vêtements et ouvrira la porte à d'autres sociétés commerciales. C'est une menace pour la source de revenu du secteur qui assure plus de 200.000 emplois directs et indirects. 90% des Tunisiens s'approvisionnent actuellement aux marchés de la fripe ». Et mardi dernier, la délégation de Belkhir (gouvernorat de Gafsa) était en grève générale contre la marginalisation de la région. Plusieurs habitants ont occupé les rues en criant leur droit au développement.
Certes, tout cela peut être résolu par le dialogue et la négociation. Pourvu que ce ne soit pas un dialogue de sourds aboutissant souvent à un bras de fer. Et c'est le citoyen qui paie.


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