Exposition collective regroupant des œuvres inédites de dix artistes tunisiens confirmés : Zied Ben Romdhane, Fedele Spadafora, Mohamed Ben Soltane, Ymen Berhouma, Aziz Mohsni, Hichem Driss, Meriem Bouderbala, Akacha, Ekram Tira et Thameur Mejri à la galerie Ghaya à Sidi Bou Saïd. Ghaya ouvre sa saison sur le thème de la liberté : liberté de ton, liberté de thème, liberté de style. Une seule constante : le plaisir d'être réunis pour ces artistes qui fréquentent ces cimaises. Le plaisir de donner le coup d'envoi à la saison des arts plastiques en étant présents pour ce vaste vernissage à plusieurs. Car toutes les galeries de Sidi Bou Saïd se sont donné le mot, et ces dames qui les gèrent, — curieusement, ce sont toutes des femmes — ont opté pour une formule intelligente : un vernissage le même jour, à la même heure, une promenade à travers les cimaises, et une rencontre avec tous les artistes. La tradition a été inaugurée l'an passé, et a remarquablement réussi, drainant pour les uns les publics des autres, offrant le plaisir de la confrontation esthétique, la saine émulation artistique et l'enrichissement de la stimulation. Est-ce une utopie de dire qu'elles se sont lancé le défi d'être meilleures, plus créatives, plus inventives, pour le bonheur du public ? « Place de la gare », titre choisi pour son exposition, Aïcha Ben Khalifa annonce son programme : « Rassembler les idéalistes, tenter de corriger les imperfections et changer l'habitude en aventure, voilà ce que tentera à nouveau de faire Ghaya Gallery pendant un an. « Place de la Gare » regroupe en un lieu symbolique plusieurs œuvres inédites relevant des évolutions et des recherches de neuf artistes tunisiens inspirés. 2016 sera le moment d'arrêter le train, de descendre à la bonne station et de monter dans le wagon de l'expression....A nouveau, Ghaya propose de déserter le terrain du quotidien pour créer des axes de parole entre les artistes et le public. Les artistes réunis en ce lieu, en ce temps y sont-ils parvenus ? Hichem Driss qui, sur des supports de bois récupérés, sur des éléments de batteries, de moteurs, et d'on ne sait encore quels déchets industriels sur lesquels il colle les photos exposées Porte de France au lendemain de la révolution, y est-il parvenu ? Ekram Tira à l'étonnante et passionnante démarche, découpant les prospectus des grandes surfaces et créant des personnages avec des éléments de fours, de séchoirs, ou de brosses à cheveux, personnages qu'elle place en situation, qu'elle photocopie et qu'elle transfère sur toile, y est-elle parvenue ? Mohamed Ben Soltane, qui ne cesse de se renouveler, qui adopte le bichrome et présente de superbes compositions noir et blanc ou jaune et noir, y est-il, lui aussi, parvenu ? Vous seuls pourrez nous le dire. Eux ont essayé.