Les Cigognes ont préféré partir dans la Perle du Sahel pour échapper au trop-plein de tension prévalant chez eux Quatre jours loin des passions exacerbées qui agitent les cercles béjaois : il n'y a pas mieux pour relancer la mécanique nordiste qui n'a pas cessé de grincer depuis le début de la saison. Trois défaites consécutives ont plombé l'atmosphère, provoquant la grosse colère des supporters. Du coup, la mise au vert de cette semaine à Sousse ressemble à une manne du ciel pour éloigner joueurs et staff technique de toute effervescence qui a amené l'annulation d'une séance sous la pression du public, puis à l'instauration du huis clos afin d'apporter à l'effectif le minimum de sérénité. Cela a pu rasséréner un certain temps l'atmosphère, mais il fallait carrément aller se ressourcer ailleurs, notamment mentalement. Le premier rendez-vous, le plus important, pointe à l'horizon. En effet, l'accueil de l'Avenir Sportif de La Marsa constitue l'occasion rêvée pour le déclic. L'entraîneur Lotfi Sebti considère en effet que c'est l'occasion ou jamais, d'autant plus que le club banlieusard connaît lui aussi un début de saison poussif. Dimanche prochain, il faudra à tout prix prendre les premiers points de la saison afin d'arrêter l'hémorragie et ôter la pression sur l'effectif. Mais il y a un atout décisif sur lequel insiste le coach Lotfi Sebti : «Longtemps, nous avons dû attendre la qualification de nombreuses recrues estivales qui vont nous apporter leur qualité, et surtout leur expérience, observe-t-il. A présent, nous serons au complet, on pourra voir à l'œuvre un OB dans un format définitif, c'est-à-dire au complet. On va pouvoir monter en puissance au rayon de l'expérience et de la maturité. Grâce à ces joueurs». En effet, le latéral droit Samah Derbali et le régisseur Alaâ Abbès, qui traînent une longue expérience en Ligue 1, vont effectuer leurs débuts du côté de Béja dans un match officiel, alors que l'attaquant Hassène Harbaoui pourra cette fois livrer 90 minutes entières. Dans les bois, si jamais le besoin s'en fait sentir, la recrue tuniso-allemande en provenance du foot amateur de la Bundesliga, Charfeddine Chérif, pourrait à tout moment être aligné dans les bois. Le réalisme contre la fronde A présent, l'effectif rouge et blanc lorgne une première victoire qui le propulserait au milieu du tableau. Il en a grandement besoin, surtout que dans la foulée deux rudes voyages l'attendent à Métlaoui puis à Hammam-Lif. «Il n'est plus question de rater des points, avertit le technicien venu de Ben Guerdane. J'ai bon espoir que nous parviendrons à redresser la barre. C'est un OB new-look que vont sans doute découvrir les fans béjaois», promet-il. Il y a sans doute la pression financière qui y est pour quelque chose. Mais il faut aussi saluer l'attitude réaliste et patiente du bureau directeur, lequel a prôné la continuité. Contre vents et marées, devant surtout être confronté à la colère des supporters, il a résisté et défendu crânement son coach: «Ce n'est pas le fait de Sebti si nous sommes, aujourd'hui, bons derniers, claironne le président Mohamed Ibrahimi. N'oubliez pas quelles équipes nous avons déjà rencontrées, et les renforts dont nous attendons impatiemment la qualification», n'a-t-il pas cessé de répéter tout au long de la trêve. Aujourd'hui que le calendrier est devenu plus abordable et que les nouveaux venus sont qualifiés, c'est aux joueurs donc de montrer s'ils méritent vraiment la Ligue 1.