Le Centre de promotion des exportations (Cepex) s'est transformé mardi en un formidable marché à l'occasion de la rencontre «Business to Business» organisée les 22 et 23 novembre par le projet COM-Texha (Appui à la compétitivité du projet d'appui à la compétitivité de la chaîne de valeur du secteur textile et habillement), en partenariat avec le Centre de promotion des exportations (Cepex). Pas moins de 12 entreprises espagnoles acheteuses sont venues spécialement pour rencontrer 36 entreprises exportatrices tunisiennes (prêt-à-porter, denim, lingerie, maillots de bains et vêtements techniques) bénéficiaires du projet COM-Texha. «La plupart des entreprises espagnoles s'approvisionnent en Chine ou au Bangladesh, mais elles sont à la recherche de fournisseurs géographiquement plus proches de l'Espagne. C'est là que la Tunisie peut être intéressante pour eux», explique Anna Esposito, consultante espagnole auprès du Centre du commerce international. A quelques jours seulement de la conférence internationale sur l'investissement, les entreprises espagnoles semblent ravies de cette collaboration, et, chose rare pour un premier jour de rencontre, certaines entreprises ont déjà fait leurs commandes, c'est dire à quel point le potentiel des entreprises tunisiennes peut séduire si un effort de promotion est entrepris. « En seulement une demi-journée, j'ai réussi à trouver ce que je cherchais», nous explique, toute contente, Natalia Rivera, qui possède sa propre marque en Espagne. C'est également le cas de Safouène Chebbi, ce «textilien» sfaxien qui ne perd pas une seconde sans parler de ses deux boutiques et de son atelier de confection spécialisé dans les vêtements pour enfants. Avec son remarquable accent sfaxien, il nous explique qu'il est parvenu à conclure un accord de principe pour exporter plus de 400 articles différents avec des quantités plus ou moins importantes. «Moi, j'ai fait ce qu'il fallait, j'ai confectionné des produits de qualité capables de s'exporter, nous dit-il. Mais pour arriver vraiment à exporter, le chemin est semé d'embûches, les formalités qui permettent à l'exportateur de récupérer la TVA des produits exportés sont carrément dissuasives». Mais, heureusement, quelques heures après, c'est Belhassen Gherab, président de la Fédération nationale du textile (Fenatex), qui intervient pour résoudre la problématique de l'exportateur et permettre aux deux acheteurs espagnols de ses produits de ne pas s'alourdir du fardeau de la TVA. Au total, ce sont 140 rendez-vous en B to B (Business to Business) qui ont été rendus possibles en seulement deux jours. Hier et jeudi, les acheteurs espagnols se sont déplacés directement dans les usines des professionnels du textile. Ils seraient, semble-t-il, séduits par le rapport qualité-prix du textile et habillement, ils sont très vite passés à la phase d'échantillonnage. A présent, les Tunisiens doivent profiter de l'aubaine. Dans les jours qui viennent, ils sont tenus d'envoyer des échantillons aux acheteurs espagnols, accompagnés de leur «dernier mot» concernant le prix. Lancé en 2014 par un financement de 1.3 million de Francs suisses du secrétariat d'Etat à l'Economie suisse, le projet d'appui à la compétitivité de la chaîne de valeur du secteur textile et habillement (Comtexha) accompagne 37 entreprises opérant dans le domaine. L'exécution a été confiée au Centre du commerce international (ITC), agence technique des Nations unies et de l'Organisation mondiale du commerce en partenariat avec le ministère du Commerce (point focal de l'ITC) ainsi qu'un ensemble d'institutions professionnelles à l'instar de la Fenatex, Mfcpole, Cepex, Cetex.