La Tunisie renforce sa coordination avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin d'accélérer le rythme des retours volontaires des migrants en situation irrégulière, a affirmé Houssemeddine Jebabli, porte-parole de la Direction générale de la Garde nationale. Dans une déclaration à l'agence TAP, jeudi, en marge d'une opération de démantèlement de camps de migrants à El Amra, dans le gouvernorat de Sfax, le responsable a précisé que deux vols par semaine sont actuellement programmés pour le rapatriement de ressortissants d'Afrique subsaharienne, dans le cadre du programme de retour volontaire. À cela s'ajoutent les départs individuels ainsi que ceux effectués via des vols commerciaux, notamment pour les migrants arrêtés et expulsés pour atteinte à l'ordre public. Il a rappelé que le démantèlement des camps situés au point kilométrique 21 dans la délégation d'El Amra, qui abritaient environ 3 500 migrants de différentes nationalités africaines, a été mené conjointement par les différents corps de sécurité, avec le soutien d'équipes médicales, des Scouts tunisiens, du Croissant-Rouge, ainsi que des autorités régionales et municipales. Outre la suppression des camps anarchiques, les opérations ont également porté sur le nettoyage des lieux, la collecte et la destruction des déchets. Il s'agit là de la onzième opération inscrite dans une stratégie nationale visant à évacuer les camps informels et à favoriser le retour volontaire des migrants dans leurs pays d'origine, a ajouté Jebabli. Il a souligné que cette opération est conduite dans le strict respect des droits de l'homme et sous la supervision de hauts cadres du ministère de l'Intérieur. Par ailleurs, il a fait savoir qu'un grand nombre de migrants ont exprimé leur volonté de retourner volontairement dans leur pays d'origine. À cet effet, l'Etat tunisien a mis à leur disposition des bus pour leur permettre de rejoindre les bureaux de l'OIM à El Hazeg, Sfax et Tunis, afin de faciliter les démarches de retour. De leur côté, plusieurs migrants subsahariens en situation irrégulière ont confié à la TAP leur désir de rentrer chez eux, invoquant les conditions de vie particulièrement difficiles, notamment le manque de nourriture, d'eau et l'insécurité permanente. Ils ont insisté sur le fait que leur présence en Tunisie n'avait pas pour but de s'y établir ni de troubler l'ordre public, mais plutôt de transiter vers l'Europe pour y trouver du travail et venir en aide à leurs familles restées au pays.