Patrice Bergamini, ambassadeur de l'Union européenne en Tunisie, a réitéré, lors d'un point de presse organisé hier, l'appui massif de l'Union européenne à la Tunisie. Un appui qui devra être renforcé davantage, surtout après les engagements formulés lors de la Conférence internationale sur l'investissement «Tunisia 2020». L'UE a déjà annoncé l'accroissement de l'aide financière européenne, pour atteindre 300 millions de dinars en 2017, et de la maintenir pour les prochaines années. Mais il est question de s'interroger sur la conditionnalité de cette aide, surtout que Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, a déclaré à la clôture de «Tunisia 2020» que les engagements signés et les promesses annoncées seraient tributaires de l'avancement des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). «La Tunisie est la seule "success story post-2011". Mais il y a de grands déséquilibres macroéconomiques qui peuvent entraver la relance économique. La Tunisie doit renouer avec l'équilibre, et d'après les contacts que j'ai eus avec plusieurs acteurs politiques, il y a des signaux encourageants. Si tout va bien, on estime à 4, 14 milliards de dinars le montant de l'appui budgétaire des principaux bailleurs de fonds internationaux», affirme M. Bergamini. Approche asymétrique L'ambassadeur de l'Union européenne en Tunisie ajoute que la visite du président de la République, Béji Caïd Essebsi, à Bruxelles était un succès et a permis de franchir un nouveau stade dans les relations entre l'Union européenne et la Tunisie pour être une coopération de niveau stratégique, au sens global du terme. Cette coopération s'est illustrée également par la visite de la haute représentante de la politique étrangère, Frederica Mogherini, en Tunisie et le lancement du partenariat Tunisie-UE sur la jeunesse. D'ailleurs, lors de la visite de Caïd Essebsi, il a été décidé l'attribution de 1.500 bourses universitaires Erasmus+, multipliant par trois le nombre de bourses attribuées aux jeunes étudiants tunisiens. Sur la question migratoire, l'ambassadeur européen a annoncé qu'elle est entreprise dans le cadre d'un dialogue ouvert entre les deux parties avec l'objectif de faciliter l'octroi des visas. La coopération dans le domaine sécuritaire sera également mieux consolidée. Une nouvelle réunion sera organisée le 19 janvier 2017, afin de mieux discuter des prochaines phases de coopération. En ce qui concerne l'Aleca, M. Bergamini indique que l'approche de l'UE est une approche asymétrique. «Nous ferons de notre mieux pour que la Tunisie tire tous les avantages de cet accord. Nous sommes conscients de la sensibilité du secteur agricole. Mais les négociations commencent à peine. Et nous sommes prêts à aller de l'avant de façon très libre et très ouverte», précise-t-il.