En 2024, la France a délivré 343 024 premiers titres de séjour à des ressortissants de pays tiers, soit une hausse de 0,9 % par rapport à l'année précédente, selon les dernières données publiées le 26 juin 2025 par le ministère français de l'Intérieur. Une progression modérée, mais significative, portée notamment par une augmentation de 13,4 % des titres à motif humanitaire. La Tunisie conserve son rang de troisième nationalité maghrébine en termes de primo-délivrances, avec 22 456 titres octroyés, en légère baisse de 1,6 % par rapport à 2023. Avec 22 456 premiers titres, la Tunisie représente 6,5 % de l'ensemble des primo-délivrances en France en 2024. En comparaison, les Marocains restent en tête avec 36 815 primo-délivrances (–0,1 %), suivis des Algériens, qui enregistrent un recul plus marqué de 8,5 %, à 29 270 titres. À eux trois, ces pays représentent plus d'un quart des premiers titres délivrés en France, confirmant le poids historique du Maghreb dans la politique migratoire française. À l'inverse, certains pays comme l'Inde (+8,8 %) ou l'Afghanistan (+8,2 %) enregistrent de fortes hausses.
Motifs d'admission contrastés entre pays maghrébins La répartition des motifs d'octroi des titres révèle des profils différenciés. Les Tunisiens se distinguent par une forte présence sur le segment économique : 35,7 % des primo-délivrances les concernant relèvent de ce motif – la proportion la plus élevée parmi les trois pays maghrébins. Suivent les motifs familiaux (38,3 %) et étudiants (22,7 %). À titre de comparaison, les Marocains affichent un profil plus équilibré : 29,5 % des titres sont économiques, 32,4 % familiaux et 33,9 % étudiants. Les Algériens, eux, restent majoritairement admis pour motif familial (52,9 %), avec une part économique nettement plus faible (9,2 %) et étudiante (29,2 %). Ces données illustrent une dynamique tunisienne orientée vers le travail, notamment dans les secteurs sous tension, tandis que l'immigration algérienne repose encore largement sur les liens familiaux. Le profil marocain reste mixte et plus diversifié. Renouvellements : stabilité tunisienne face à la progression algérienne Du côté des renouvellements de titres de séjour, la tendance est globalement à la stabilité en 2024, avec une progression de 1,0 % pour un total de 871 020 titres renouvelés. Les ressortissants tunisiens ont bénéficié de 53 187 renouvellements, soit une légère hausse de 0,4 %, ce qui les place au troisième rang derrière le Maroc (125 679, –1,5 %) et l'Algérie (124 484, +23,8 %). Cette envolée des renouvellements pour les Algériens contraste avec la baisse des primo-délivrances pour la même nationalité. Elle reflète une présence installée, avec un recours important aux renouvellements de plein droit, notamment pour motif familial ou divers (32,6 %). Chez les Tunisiens, le renouvellement économique est dominant (33,1 %), suivi des motifs familiaux (34 %) et étudiants (12,9 %), traduisant là encore un ancrage sur le marché du travail français. Au 31 décembre 2024, la France comptait plus de 4,3 millions de ressortissants de pays tiers en situation régulière, en hausse de 3,9 % sur un an. La Tunisie représente désormais 304 287 personnes, soit une progression de 4,9 %, supérieure à celle des Algériens (+0,5 %, à 649 991) et des Marocains (+2,2 %, à 617 053).
Cette dynamique tunisienne, plus marquée que chez ses voisins maghrébins, s'inscrit dans une tendance de long terme de montée en puissance, avec un profil de plus en plus actif économiquement. Près de 17,4 % des titres en stock détenus par les Tunisiens sont liés à un emploi, contre 15 % chez les Marocains et seulement 4,6 % chez les Algériens.