L'événement culturel de la rentrée sera incontestablement les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) qui démarreront le 23 octobre prochain et se poursuivront jusqu'à la fin du mois. Une autre manifestation de toute importance viendra se greffer sur les JCC : les premières Journées audiovisuelles de Tunis (du 25 au 27 octobre). Ces journées tombent à point nommé, notamment après la série de polémiques ramadanesques sur la bataille d'audience des quatre chaînes locales, les recettes publicitaires des uns et des autres, le raz de marée publicitaire à la télé, les feuilletons iraniens et le rapport à l'image du sacré dont les journaux tunisiens se sont d'ailleurs allègrement fait l'écho. Ainsi, pendant trois jours, des professionnels de l'audiovisuel tunisiens et français, des directeurs et responsables de chaînes télé et radio des deux pays se réuniront à l'hôtel Africa pour débattre de questions se rapportant à cette actualité tunisienne se rapprochant de la réalité d'un paysage audiovisuel français, qui a peu à peu glissé du monopole de l'Etat vers une organisation mixte et pluraliste où coexistent un secteur privé et un secteur public, et à d'autres thématiques plus pointues. Les deux maîtres d'œuvre de ces journées, organisées par l'Institut français de coopération, sont Dorra Bouchoucha, productrice de cinéma et directrice des JCC, côté tunisien, et Serge Moati, écrivain, réalisateur, animateur et producteur d'émissions télé (Riposte sur France 5), qui est français d'origine tunisienne. On annonce pour le programme des trois journées des sujets de débat sur le développement des échanges audiovisuels entre les deux pays. Un échantillon des questions qui y seront posées: « Comment répondre aux attentes des téléspectateurs et auditeurs tunisiens?», «Quelle politique d'acquisition des films et des programmes entre nos deux pays ?», «Quelle langue pour quelle audience: enjeux et stratégies», «Le développement des chaînes thématiques et le web». En présence de producteurs et de représentants d'écoles de cinéma, on abordera un autre volet, celui de la production et de la formation. S'ouvrira un débat alors sur les avantages du travail en coproduction et sur la formation et l'échange de compétences. Les journées espèrent déboucher sur un projet de Conférence Permanente de l'Audiovisuel Méditerranéen (COPEAM). Si le gros de l'événement cible les professionnels, le mercredi 27 octobre, les journées de l'audiovisuel s'ouvrent, elles, au grand public. On lui proposera d'assister et de prendre part à deux séances matinales de débat à propos des «Nouvelles pratiques culturelles : le jeu vidéo» et des «Nouvelles pratiques de l'image : culture ou dépendance». Une plateforme numérique de visionnage des programmes audiovisuels francophones sera mise à la disposition des professionnels par TV France International dans les salons de l'hôtel.