Outre l'organisation de manifestations religieuses, de concerts, de chants soufis à la gloire du Prophète au mausolée Abou Zamaâ El Balawi, des cérémonies de circoncision, d'une «Kharja» kairouanaise, de concours de chants liturgiques et de lecture du Coran, on a pu assister, à l'occasion de la célébration de la fête du Mouled, à beaucoup de foires et d'expositions à caractère commercial et touristique. La Presse — Ainsi, beaucoup d'artisans de toutes les délégations du gouvernorat Kairouan, mais aussi d'autres villes tunisiennes, ont eu l'occasion de faire connaître leurs productions et de les vendre à des prix accessibles. En outre, des artisanes spécialisées en confection de costumes de mariage et accessoires féminins, en bijouterie, en tapisserie, en cuir, en cuivre ciselé, en esthétique, en meuble, en décoration d'intérieur, en peinture sur tout support, en broderie et en ébénisterie, ont pu écouler leurs productions à de futures mariées désireuses de compléter leur trousseau... D'autres visiteurs ont été ravis de découvrir une variété de produits artisanaux et de produits du terroir, surtout en ce qui concerne les vêtements à base de haïk, les meubles à base d'alfa, les bijoux traditionnels, les bibelots, toutes les pâtissières traditionnelles, le couscous au blé complet, les confitures de figues de Barbarie, les biscuits sans gluten, les épices, la harissa, la bsissa et toutes sortes d'arômes et d'huiles essentielles. D'autre part, une animation quotidienne grâce à des troupes folkloriques et à des défilés ont attiré quotidiennement un grand nombre de citoyens qui ont notamment apprécié les spécialités régionales, surtout en ce qui concerne les habits traditionnels qui sont à l'image de notre architecture labyrinthique et tortueuse qui se ferme aux regards extérieurs pour s'ouvrir sur elles-mêmes. On a surtout admiré le costume de la henna «kiswa tarayoun» composé d'un boléro de velours noir brodé, d'un pantalon de velours et de deux bandes ornant les jambes sur le devant, cela sans oublier le sefsari, la fouta, le hrem, la maliya, la blousa, les balghas et les kountras confectionnés à la main et à partir de peau de caprin et d'ovin. Evidemment, tous ces articles demandent beaucoup de patience et de précision, d'où le refus des jeunes de prendre la relève de ceux qui ont beaucoup vieilli ou qui sont alités à cause de maladies. «Ce qui me fait le plus mal, nous lance Si Mahmoud, spécialiste dans la confection des kountras et des balghas, c'est que mon fils, un enseignant, n'a pas voulu s'initier à cet artisanat car il ne supporte pas l'odeur de la colle. En outre, comme les matières premières coûtent de plus en plus cher, surtout en ce qui concerne le cuir et les clous, je suis obligé de réparer de vieilles chaussures pour pouvoir survivre...»