Le renforcement de la coopération tuniso-égyptienne constitue l'une des priorités des gouvernements des deux pays, a affirmé l'ambassadeur d'Egypte à Tunis, Bassem Hassan, en marge de la 18e session de la Haute commission mixte qui se tiendra au Caire du 8 au 11 septembre 2025. Placée sous la coprésidence de la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zanzari, et du Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli, cette réunion de haut niveau regroupera plusieurs ministres ainsi que de hauts responsables tunisiens et égyptiens. Elle sera consacrée à l'examen de nouveaux axes de coopération et devrait donner lieu à la signature d'une série d'accords, mémorandums d'entente et programmes exécutifs dans des domaines stratégiques allant du commerce au développement social, en passant par la jeunesse, le sport, la formation diplomatique et la coopération scientifique. Objectif : intensifier les échanges économiques Dans une interview accordée à l'agence TAP, l'ambassadeur égyptien a souligné l'importance d'accélérer la mise en œuvre des accords déjà existants et de leur adjoindre des mécanismes opérationnels concrets. Selon lui, la conjoncture régionale et internationale impose aux deux pays « davantage de solidarité et de complémentarité pour relever les défis politiques et économiques ». Bassem Hassan a indiqué que l'objectif immédiat est de doubler le volume des échanges commerciaux, actuellement estimé à près de 500 millions de dollars par an, pour atteindre un milliard de dollars dans un délai rapproché. Une ambition jugée réaliste grâce à l'adoption, en avril dernier lors de la dernière commission commerciale à Tunis, de mesures pratiques pour faciliter et stimuler les flux commerciaux. Dans le même cadre, les autorités étudient la création d'une ligne maritime directe entre Tunis et Le Caire. Ce projet, selon le diplomate, permettrait de renforcer non seulement le commerce bilatéral mais également les échanges touristiques et culturels, tout en offrant un levier logistique à d'autres formes de coopération régionale. Le secteur privé au cœur du partenariat L'ambassadeur égyptien a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité d'impliquer davantage les acteurs privés. Un grand Forum tuniso-égyptien des affaires et de l'investissement est prévu cette semaine en marge de la commission mixte. Il réunira des représentants des principales fédérations industrielles et commerciales des deux pays, avec pour objectif de nouer des partenariats durables et de favoriser l'émergence d'alliances économiques régionales. De grandes entreprises égyptiennes manifestent un intérêt croissant pour le marché tunisien, notamment dans le domaine des infrastructures, a-t-il précisé. À l'inverse, plusieurs sociétés tunisiennes se sont implantées avec succès en Egypte ces dernières années. Les deux parties entendent également tirer parti de leur appartenance commune à des accords régionaux de libre-échange tels que le COMESA, l'accord d'Agadir et la zone arabe de libre-échange. Au-delà de l'économie, la coopération sécuritaire figure en tête des priorités. Deux commissions bilatérales, l'une en matière sécuritaire et l'autre dans le domaine militaire, se réunissent régulièrement et assurent une coordination jugée « très efficace ». Les deux pays font face à des menaces communes, notamment le terrorisme et les tentatives de déstabilisation régionale. « La sécurité est la pierre angulaire : sans sécurité, il n'y a ni développement ni stabilité », a martelé l'ambassadeur, soulignant la volonté des présidents Abdel Fattah Al-Sissi et Kaïs Saïed de donner une nouvelle impulsion à cette coopération stratégique. Pour le diplomate égyptien, la tenue de la 18e session de la Haute commission mixte représente une opportunité idéale pour franchir un nouveau cap dans le partenariat bilatéral. « Les relations tuniso-égyptiennes reposent sur un socle solide, mais il est temps de traduire ce cadre en actions concrètes qui répondent aux aspirations des peuples des deux pays », a-t-il conclu.