Mécontents de l'inaction de l'Instance vérité et dignité (IVD), les sit-inneurs du Bardo pour la mise en application de l'amnistie générale promettent une escalade, au cas où l'Instance n'obéirait pas à la loi régissant la justice transitionnelle, a déclaré, hier, le coordinateur général du sit-in, Mohamed Jemiï. Au cours d'une conférence organisée, hier matin, sur les lieux du sit-in, Jemiï a indiqué que l'IVD s'est longuement attardée dans la mise en œuvre du décret réglementaire prévu par le décret-loi sur la justice transitionnelle et relatif à la création d'une Caisse de la dignité au bénéfice des victimes des violations du passé. «La création de la Caisse de la dignité est la principale revendication des sit-inneurs du Bardo», a-t-il affirmé. Il a également appelé l'IVD à publier la liste définitive des victimes pour accélérer le processus de leur indemnisation et à mettre en exécution toutes les étapes du processus de la justice transitionelle. D'après Jemiï, sur un total de 65.000 dossiers, l'IVD n'a statué que sur 21.000 dossiers. «Le sort des dossiers restants demeure jusque-là inconnu, surtout que le mandat d'exercice de l'Instance devrait prendre fin d'ici un an», a-t-il dit. Critiquant la déclaration de la présidente de l'Instance, Sihem Ben Sedrine, qui a estimé que le nombre des sit-inneurs du Bardo ne représente que 50 militants sur un total de 65.000 militants, Jemiï a indiqué que cette déclaration représente une dévalorisation du militantisme des sit-inneurs, un déni de leurs droits et une sous-estimation de leurs souffrances avant et après la révolution».