Il est des voix discrètes mais fermes, rares mais constantes, qui, dans le vacarme des passions internationales, parviennent à s'imposer comme des repères. La Tunisie de Kaïs Saïed appartient à ce cercle restreint. Lorsque le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, salue les «positions sages» de notre pays et le qualifie de «voix de la sagesse dans la région méditerranéenne», ce n'est pas un compliment de circonstance, mais bien la reconnaissance d'une trajectoire politique singulière : celle d'un Etat qui, malgré ses fragilités internes, persiste à défendre une vision de justice universelle et d'équité entre les nations. Dans un monde où la realpolitik se mue trop souvent en cynisme, la diplomatie tunisienne refuse la tentation du compromis avec l'injustice. Le Président Kaïs Saïed en a fait un axe cardinal : plaider les justes causes, au premier rang desquelles la question palestinienne, non par posture mais par conviction enracinée. Ce choix, maintes fois réaffirmé dans les enceintes internationales, confère à la Tunisie une crédibilité que d'autres, plus puissants mais plus versatiles, ont perdue depuis longtemps. La rencontre entre le ministre des Affaires étrangères Mohamed Ali Nafti et le secrétaire général de l'ONU, en marge de l'Assemblée générale, ne fut pas seulement protocolaire : elle a illustré la densité d'un partenariat nourri d'histoire et de valeurs partagées. La Tunisie, rappelons-le, a toujours défendu le rôle central des Nations unies, en dépit de ses insuffisances structurelles. Car l'Organisation demeure le dernier refuge de la légitimité internationale face à l'arbitraire des rapports de force. Dans cette conception, le multilatéralisme n'est pas une option mais une exigence morale. La Tunisie y trouve le prolongement de son identité : une nation méditerranéenne au carrefour des civilisations, dont le destin est d'œuvrer à la concorde et non à la discorde. De la Libye à la Palestine, du dialogue Nord-Sud aux enjeux planétaires de développement durable, Carthage parle d'une voix claire, dépouillée des oripeaux de la démagogie, et qui se veut fidèle au droit avant d'être soumise au poids des puissances. Dans la cacophonie géopolitique de ce début de siècle, la Tunisie choisit de tenir le rôle de conscience. C'est là son honneur et, désormais, son influence. Car la sagesse, quand elle est constante, devient une force politique – et le monde, plus que jamais, en a besoin.