La malchance d'un côté et le manque de clairvoyance de l'autre ont précipité le partage des points On attendait beaucoup de cette rencontre qui opposait, en ce dimanche après-midi, les Cabistes aux Stadistes. Certes, on eut droit à un début prometteur avec un léger avantage aux locaux qui faillirent ouvrir la marque à la 6', n'eussent été cette belle parade de Rami Jéridi et ce sauvetage de Zakar sur la même action. Seulement, le jeu s'est rapidement cantonné au milieu du terrain à partir duquel les actions ont eu du mal à se développer, annihilées dès la relance d'un côté comme de l'autre. Et c'est surtout le CAB qui en a souffert le plus. Appelés à faire le jeu, les protégés de Youssef Zouaoui ont, à chaque fois, buté sur un entrejeu adverse bien en jambes à l'image d'un Oban Konakou, excellent dans la récupération. Quand ça passe, Akram Maâtoug à droite et Marouène Tej à gauche se replacent vite pour fermer les espaces devant Jabbari et à un degré moindre devant Harbaoui. D'ailleurs, le danger est venu en permanence du flanc droit de l'équipe nordiste, c'est-à-dire par l'intermédiaire de Harbaoui, notamment aux 26' et 27'. Hormis ces quelques occasions, le CAB n'a pas menacé outre mesure son vis-à- vis. Ce manque de punch du côté bizertin est dû à la stratégie de jeu adoptée par l'adversaire. «Le jeu direct des Stadistes a posé problème à mes joueurs qui ont eu à déployer beaucoup d'efforts pour récupérer le ballon. La relance en a par conséquent pâti», reconnaît le coach cabiste. En revanche, les camarades de Seifallah Hosni ont été plus prompts sur le ballon, ce qui leur a permis d'étouffer, dès le départ de l'action, les velléités offensives des locaux: «Nous avons réussi à mettre en difficulté nos adversaires dans leur zone. Dommage que l'on a manqué de pénétration», affirme M. Liewig à l'issue du match. Et d'ajouter pour ce qui est du manque d'occasions franches à l'approche des buts de Ben Mustapha : «Nous n'avons pas pris beaucoup de risques devant et nous avons manqué de lucidité. Toutefois, nous sommes satisfaits du point pris au CAB à Bizerte». Jéridi sauve la situation Si l'entraîneur du ST semble donc satisfait du résultat de parité, celui du CAB a donné l'air d'être plutôt déçu après que ses joueurs eurent laissé passer une victoire qui leur courait derrière. La meilleure illustration est ce penalty manqué par Sylla à la 51', le keeper stadiste s'étant illustré avec brio au tir du défenseur cabiste. Devant cette incapacité à prendre en défaut l'arrière-garde adverse, Youssef Zouaoui effectue des changements susceptibles d'apporter du nouveau au tableau d'affichage. C'est ainsi que Houssem Hadj Mabrouk prend la place de Jaziri et Dabo, celle de Slama. Mais rien n'y fait. Il est sûr que la circulation du ballon était devenue plus fluide, mais au bout, le résultat est demeuré le même. Seule une action digne de ce nom mérite d'être signalée. Il s'agit de cette longue chevauchée de Iheb Mbarki, effaçant au passage deux adversaires et servant Haythem Ben Sallem sur un «plateau», qui tire dans la nature. Le CAB venait là de gâcher une occasion unique de gagner (88'). Et pourtant, les Bizertins ont évolué en supériorité pendant le dernier quart d'heure. «Les Cabistes ont pris un coup au moral après que leur camarade eut manqué un penalty. Par la suite, on a assisté à beaucoup de déchets techniques de leur part.» L'apport de Msakni et Ben Ouannès En face, les changements effectués par Liewig ont permis au ST de tenir en respect les défenseurs nordistes. En effet, Iheb Msakni relevant Kabia en tout début de seconde mi-temps et Radhouane Ben Ouannès remplaçant Mosrati ont été tous deux un véritable danger pour la défense cabiste. Aussi bien l'un que l'autre ont tenté chacun sa chance (62' et 72') et tantôt le ballon trouve sur sa trajectoire Ben Mustapha, tantôt il passe au-dessus ou à côté. Ces deux fers de lance ont eu le mérite de menacer, grâce à leur jeu en mouvement, leurs vis-à-vis et les ont obligés à veiller au grain au lieu de prêter main-forte à leurs camarades et faire le surnombre devant. Dans de telles conditions, la partie ne pourrait être que pauvre en occasions de but, comme l'a si bien remarqué l'entraîneur Zouaoui à la fin du match. On était loin du rayonnement habituel au CAB. En somme, ce fut un retour timide de part et d'autre. Beaucoup de travail attend les deux équipes qui ont une grande marge de progression.