Le ministre des Technologies de la Communication et de l'Economie numérique, Anouar Maârouf, a indiqué mardi, lors d'une plénière tenue à l'ARP, que le ministère n'a reçu aucune offre définitive sur la société qui remplacera le partenaire émirati dans Tunisie Télécom. Dans sa réponse à la question du député Imed Daimi, sur l'existence de négociations avancées entre le groupe «Abraaj holding» et le partenaire Emirati, le ministre a convenu de l'existence de négociations entre les deux parties émiraties, mais ces dernières ne seraient pas parvenues à un accord définitif, selon les données actuellement disponibles. Il a encore précisé qu'en cas de réception d'une offre définitive, le département va l'annoncer. «Nous ne pouvons pas imposer un partenaire à la partie émiratie, mais nous avons la possibilité de refuser l'offre si elle n'est pas conforme à notre vision et conception pour développer la société», a-t-il dit. Il a ajouté que le partenaire émirati qui détient 35% du capital de Tunisie Télécom a perdu, depuis qu'il cherche à sortir de la société, son rôle de partenaire stratégique et ne cherche plus à y investir. Répondant à une question sur les mesures que va prendre l'Etat pour vérifier les soupçons de corruption planant sur l'opération d'achat par Tunisie Télécom de la société de télécommunications maltaise «Go Malta», le ministre a indiqué que le département attend les résultats du rapport final du contrôle général des finances, chargé d'étudier ce dossier. D'autre part, Anouar Maârouf, a évoqué la situation financière difficile de la société «Tunisie Télécom» (TT) qui «nécessite une volonté commune pour sauver cette société et réformer ses méthodes de gestion et de gouvernance», selon ses dires. Il a annoncé, lors d'une séance plénière tenue à l'ARP, que le département soumettra à cette institution, prochainement, un projet de loi de réforme de la société, estimant que le redressement de la société est «un devoir commun». «Sauver la société est possible, étant donné que malgré les difficultés financières, elle dispose d'un grand potentiel lui permettant d'améliorer ses activités et de disposer de ressources financières importantes dont elle a besoin» a-t-il relevé. Concernant les indicateurs financiers de TT, le secrétaire d'Etat chargé de l'économie numérique, Habib Dabbabi, a fait savoir que la société a perdu, au cours des quatre dernières années environ 14% de la valeur de ses transactions, soit plus de dix fois du taux de baisse de la valeur des transactions du marché (1,5%). Le montant des factures non payées est d'un milliard 300 MD. L'indicateur de la valeur de gestion a augmenté de 17% contre le recul de la valeur des transactions de 15%. S'agissant du rendement, TT a réalisé, pour la troisième année successive, un rendement négatif de 137 MD en 2015, soit plus de 10% du chiffre d'affaires. Les dettes de la société ont atteint u milliard 200 MD, alors que les liquidités ont reculé, au cours des quatre dernières années, de 600 MD à 200 MD, a-t-il précisé.