NATIONS UNIES (Reuters) — La Banque mondiale et les Nations unies ont invité hier le Pakistan à prendre des mesures pour rassurer les donateurs internationaux quant à l'utilisation des fonds versés pour l'aider à faire face aux inondations. La catastrophe, sans précédent dans l'histoire pakistanaise, a fait 1.700 morts et six millions de sans-abri. Lors d'une réunion de l'ONU au Pakistan, le directeur de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a indiqué qu'Islamabad allait devoir prouver sa capacité à gérer l'aide internationale avant une réunion à Bruxelles en novembre où sera dévoilée l'étendue des dégâts. "Afin de rendre plus efficace l'utilisation de l'aide et de garantir le soutien des donateurs, le gouvernement a besoin d'une reconstruction fondée sur la transparence, la responsabilité, la flexibilité dans le respect de la loi", a dit Zoellick. "De hauts responsables pakistanais nous ont dit que c'était ce qu'ils souhaitaient faire", a-t-il ajouté. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé pour sa part que le Pakistan devait "gouverner en entamant des réformes qui ouvriront la voie à l'autosuffisance" du pays. "La communauté internationale soutiendra les efforts du Pakistan en matière de réforme et de reconstruction", a-t-elle ajouté. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi a indiqué que chaque dollar reçu "serait utilisé de la manière la plus efficace et la plus transparente." Conformément aux termes du prêt de 11 milliards de dollars alloués par le Fonds monétaire international, Islamabad a accepté de réaliser un certain nombre de réformes. Les Nations unies ont demandé vendredi une aide exceptionnelle de deux milliards de dollars pour aider le Pakistan à se reconstruire après les inondations, le plus important appel aux dons des pays membres pour une catastrophe naturelle. Prié de dire si le montant de l'aide versée jusqu'à présent était suffisant, Qureshi a répondu: "Nous avons besoin de beaucoup plus de ce qui a été promis". Mais le Pakistan n'attend pas des autres pays qu'ils paient "la totalité de la note", a-t-il toutefois souligné. Philip Erquiaga, directeur général du département chargé du secteur privé à la Banque asiatique de développement (BAD), a par ailleurs évalué à deux ans le délai nécessaire au redressement de l'agriculture, pilier de l'économie nationale. "Nous pensons que, dans ce laps de temps, nous pourrons voir le secteur agricole se rétablir", a-t-il déclaré à Reuters.