A partir du 25 du mois courant, le chiffre 7 sera le point commun entre les pays arabes, un chiffre qui désigne le septième art. Qu'y a-t-il de mieux que de parler art ! A ce propos, une première rencontre internationale du cinéma arabe de Nabeul aura lieu. Un véritable hommage au genre oriental, présentant un panorama complet sur le thème «Etat des lieux du jeune cinéma arabe» au centre culturel Néapolis qui se prolongera jusqu'au 2 octobre. Et dans l'attente d'un «Cannes» tunisien, le tapis rouge sera déroulé durant huit jours en l'honneur des hôtes du festival qui viendront éclairer par leur présence les rampes des espaces culturels aménagés pour l'occasion afin de faire vivre le public au rythme du 7e art du monde arabe. Ainsi des courts et longs métrages seront proposés tels que Le voyageur en présence de son réalisateur, l'Egyptien Ahmed Maher, L'autre désiré, de Alya Khachouk, ou encore Le temps qu'il reste de la Palestinienne Ilya Slimane, Caramel de la Libanaise Nadia Labaki en présence de l'héroïne Fatma Safaâ, Mascarades et Derrière le miroir des Algériens Lyess Salem et Nadia Charabi, Destins croisés du Marocain Driss Chouika. La Tunisie, de son côté, présentera trois films, Fleur d'oubli, de Salma Baccar, Jounoun, de Fadhel Jaïbi, et Vivre ici, de Mohamed Zran. Les organisateurs de cette première édition, comme l'indique M. Tahar Ajroudi, se présenteront avec une série de points d'interrogation en espérant trouver quel-ques réponses concrètes à travers cet échange cinématographique et ambitionnent par ailleurs à ce que cette manifestation devienne un lieu de rencontre pour les cinéastes arabes venus de Syrie, Palestine, Maroc, Algérie, Egypte et Liban, dans le but de consolider les acquis, d'avancer et de chercher les remèdes pour revaloriser et revigorer le cinéma arabe aux yeux de son grand public. Pendant cette première édition dont l'affiche a été réalisée par le jeune Mohamed Ali Ben Jemaâ, les projecteurs seront orientés principalement vers le cinéma d'auteur, tenant compte du fait que notre pays célèbre actuellement deux grands événements qui sont, d'une part, l'Année internationale de la jeunesse et, d'autre part, l'année nationale du cinéma. Cette rencontre se veut porteuse d'un message, qui est celui de la paix, de l'ouverture sur l'autre et de la tolérance à travers le dialogue. A cet effet, des conférences et des tables rondes sont prévues au programme afin de débattre du jeune cinéma arabe, de ses réalités et de ses enjeux. Il s'agira aussi de parler du jeune cinéma arabe entre l'Orient et le Maghreb arabe, sans oublier l'impact de la langue, que ce soit les divers dialectes pour l'arabe ou d'autres langues, sur le succès ou l'échec du film auprès du public arabe, car, en effet, quelles corrélations peuvent exister entre le cinéma égyptien, tunisien ou algérien‑? On pourra peut-être voir des richesses à partir des regards que des jeunes cinéastes portent sur leur pays, chacun d'eux étant issu d'une histoire, d'une culture et d'un contexte radicalement différent, afin de préserver un précieux patrimoine culturel. Le but de cette synthèse est de revaloriser un genre cinématographique qui a souvent été en retrait. La production, la réalisation et la distribution se joindront aux autres points d'interrogation pour dire en fin de compte où va le jeune cinéma arabe‑? Ce sont certes des questions d'un certain poids ou plutôt d'un poids certain, mais dignes d'un projet assez ambitieux comme cette 1ère rencontre qui se veut une réaction et une réponse. Durant cette manifestation, les cinéastes arabes ne vont pas faire bande à part. En effet, l'invité d'honneur, le cinéma belge, débattra des diverses expériences arabes lors d'une soirée spéciale où sera donné un panorama des principales œuvres belges proposées par la ville de Mons, jumelée à Nabeul.