Son titre de «Capitale mondiale de la Fintech» sur la sellette à cause du Brexit Le patron de l'emblématique startup de la finance TransferWise ne créerait pas sa startup dans la capitale britannique si c'était à refaire, du fait de la perte attendue du «passeport européen» des services financiers. C'est la grande réussite britannique dans les startups de la finance (Fintech) : TransferWise, une plateforme de virements internationaux à prix cassés, fondée par deux Estoniens, dont un ancien employé de la première heure de Skype. Une des toutes premières «licornes» made in London, ces entreprises non cotées en Bourse et déjà valorisées à plus d'un milliard de dollars. Invité à la grande conférence International Fintech, organisée par le gouvernement britannique, mercredi, aux côtés du Chancelier de l'Echiquier Philip Hammond et du gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney qui se réjouissaient de la place incontournable de la capitale dans ce secteur en plein essor, le cofondateur et directeur général de TransferWise, Taavet Hinrikus, a mis les pieds dans le plat : «Si je devais créer TransferWise aujourd'hui, je ne choisirais sans doute pas Londres, a-t-il déclaré. Il y a beaucoup d'incertitude et l'incertitude n'est pas bonne pour le business. Donc pour démarrer une société de Fintech, Londres n'est plus le meilleur endroit». Alors qu'à l'époque, ce choix était «une évidence». En six ans, son entreprise a grandi d'une poignée d'employés à plus de 650, dont une centaine dans le quartier branché de Shoreditch, dans l'est londonien. L'entrepreneur, qui n'envisage pas de délocaliser son siège pour l'instant, est sans illusion : «Nous savons que le passeport européen des services financiers [le droit de proposer dans toute l'Europe ses produits en étant agréé par le seul régulateur du pays d'origine, ndlr] ne fonctionnera plus, donc la bonne chose à faire est d'envisager de s'implanter à Amsterdam ou Berlin ou toute autre ville européenne».