Mohsen Hassen a déclaré qu'une grande conférence sera organisée jeudi prochain et dans laquelle sera dévoilé le coût de la non-réconciliation Lors d'un point de presse organisé au siège du parti Nida Tounès, le nouveau membre du Conseil national, Mohsen Hassen, a réitéré la détermination du parti à faire passer au plus vite la proposition de loi émanant de la présidence de la République, relative à la «réconciliation économique». Selon ses dires, l'initiative n'a pas pour but de saborder le processus de justice transitionnelle ou de contrer l'action de l'Instance vérité et dignité. «Ce que nous proposons vient au contraire soutenir les travaux de l'instance prévue par la Constitution», souligne l'ex-ministre du Commerce qui estime à 400 le nombre d'hommes d'affaires qui bénéficieraient de la loi si elle est votée. Mohsen Hassen a déclaré qu'une grande conférence sera organisée jeudi prochain et dans laquelle sera dévoilé le coût de la non-réconciliation. Il a assuré que la coalition au pouvoir est en passe de se mettre définitivement d'accord sur l'importance de faire voter très rapidement l'initiative présidentielle. 400 hommes d'affaires concernés De son côté, le président de la commission des affaires économiques au sein de Nida, Issa Hidoussi, a estimé que les «fonctionnaires qui n'ont fait qu'appliquer les ordres sans enrichissement personnel ne peuvent endosser aucune responsabilité». Selon lui, les procès de ces derniers traînent devant les tribunaux depuis des années et il est temps de les dédouaner définitivement surtout qu'ils font partie des «compétences tunisiennes». Ensuite, Hidoussi considère que les hommes d'affaires touchés par des affaires de corruption ne peuvent pas investir et privent ainsi 700 mille chômeurs, que compte la Tunisie, d'opportunités d'emploi. Contacté par La Presse, Samar Tlili, membre du mouvement «Manich Msemah» (littéralement : je ne pardonnerai pas) qui s'oppose au projet de loi, a considéré que les arguments avancés par les défenseurs du projet ne sont pas convaincants. «Il y a des fonctionnaires qui ont refusé de signer et d'appliquer les ordres, certains, c'est vrai, ont été mis au frigo, mais d'autres n'ont pas été inquiétés», dit-elle. Pour elle, il est important que la réconciliation soit l'aboutissement d'un processus qui commence par la détermination des responsabilités de chacun. Elle a estimé que toute initiative devra se faire à l'intérieur du processus de justice transitionnelle et pas en dehors. «S'il faut changer quelque chose, qu'ils amendent la loi déjà en place, nous n'avons pas besoin d'une nouvelle loi», insiste Samar Tlili.