Bien finir les éliminatoires de la CAN est aujourd'hui pour la sélection un cahier des charges hyper…chargé ! Les joueurs doivent savoir, au cas où ils l'auraient oublié, que le football est une leçon permanente de vérité. Comme tant d'autres activités, c'est un repère de moralité. C'est dire à quel point ils sont censés désormais avoir conscience de cette réalité. L'équipe de Tunisie a manqué ces derniers temps de prise de position, de réaction et de décision. Les leçons à retenir d'un match, d'une défaite, n'ont jamais servi pour rebondir. Curieusement, elle s'est laissée entraîner dans une spirale à multiples facettes : sportive, morale, éthique, humaine. Certains de ses inspirateurs les plus éminents, tous parés d'innocence, adeptes de la pensée unique, tous sans exception, sont passés à côté du vrai sujet de réflexion : les valeurs qui se perdent de plus en plus, la notion et la culture de sélection qui disparaissent au gré des profits et des enjeux divers au détriment d'une équipe abandonnée à l'indigence de ses joueurs, aux idées de son entraîneur et la pauvreté de son jeu. Curieuse impression de vertige quand de beaux rêves se diluent aussi vite pour laisser apparaître une réalité blafarde. Car bien finir les éliminatoires de la CAN est aujourd'hui un cahier des charges hyper…chargé ! Cela défie de nombreuses logiques, pas seulement du football, mais également de tout un environnement, de toute une stratégie de jeu et de comportement sensible au courage, à la solidité et à la détermination. L'état d'âme des joueurs semble jusque-là avoir plus d'importance que l'intérêt de l'équipe. On ne peut pas en vouloir à ceux qui étaient mauvais, mais on peut en vouloir à ceux qui ont failli à leur devoir et qui ont oublié qu'ils étaient les représentants d'une nation de football et les dépositaires de toute une histoire. Les qualités physiques et techniques ne suffisent pas si on n'y ajoute pas la générosité, l'abnégation et la détermination, s'il n'y a pas ces ingrédients qui provoquent le dépassement de soi. Tout cela, ça ne se décrète pas occasionnellement, ou dans un match. C'est une question d'état d'esprit et de conviction partagée. Le temps qui reste Le football est une leçon permanente de vérité. Comme tant d'autres activités, c'est un repère de moralité. C'est dire à quel point les joueurs de la sélection devraient avoir aujourd'hui conscience de cette réalité. L'exigence du haut niveau, mais aussi du résultat, leur impose désormais un comportement et une attitude d'une plus grande dimension. Lorsqu'on veut passer d'une étape à l'autre, beaucoup de choses doivent nécessairement changer, évoluer. Il faut se dire que la gestion humaine ne peut plus, ne doit plus rester la même, que les joueurs doivent être motivés par des ambitions surdimensionnées quelle que soit la nature de l'adversaire ou encore l'importance du match. Le message de l'équipe, la remise en cause collective doivent passer en premier lieu et l'exigence devant le jeu serait de nature à se traduire en un véritable état d'esprit… Le temps du joueur ordinaire, de l'équipe ordinaire, dont le comportement n'ose pas dépasser un minimum de vertu modérée et de défauts timorés, est de nos jours révolu. L'épanouissement dans le jeu est désormais un compromis raisonnable, une stratégie susceptible d'être sauvegardée par les méthodes créatives. Entre le trop proche et le trop lointain, l'avenir de l'équipe de Tunisie devrait être destiné à matérialiser le schéma idéal en vue d'une montée en puissance. Cependant, en football, avoir des idées bien élaborées ne suffit pas. Il faut également savoir les concrétiser. Mais au-delà des constats et des jugements, il devrait y avoir, même le temps d'un match, une véritable recomposition des priorités, de la définition des rôles et de la stratégie. En somme tout ce qui est de nature à permettre à l'équipe de forcer son destin. L'équipe de Tunisie, telle qu'elle se revendique aujourd'hui, n'est pas suffisamment rassurante, comme elle avait l'habitude de le faire dans le passé. Mais là où elle se trouve, elle ne devrait pas, pour une raison ou pour une autre, baisser les bras. Il serait nécessaire, à commencer par la liste des joueurs qui seront retenus pour le match du Togo et qui sera dévoilée demain par le sélectionneur, de disposer d'idées et d'approches bien élaborées. Cela s'inscrit assurément dans la faculté de savoir gérer et profiter des aptitudes, s'il y en a encore, du groupe. Histoire de pouvoir faire face aux défaillances qui ne cessent de surgir à tout instant. Une manière aussi de se montrer capable de contenir le doute et l'inquiétude qui ne cessent aussi de conditionner le parcours de l'équipe dans ces éliminatoires. Le fait que la sélection avait de plus en plus tendance ces derniers temps à oublier ses repères ne devrait pas pour autant l'empêcher de rebondir. L'une des principales vertus d'une équipe de football est l'aptitude à se remettre en question au bon moment et au bon endroit, chose qui ne devrait pas manquer, par la même occasion, de lui indiquer ce qui lui échappait déjà…