Avec une contribution de 45% dans les médailles, le sport féminin en Tunisie mérite une meilleure médiatisation et une meilleure gestion. Il peut mieux faire Le Comité national olympique tunisien vient d'organiser un colloque international portant sur la femme et le sport, sur le thème : "La pratique sportive de la femme et son impact sur son statut social et psychologique". Ce colloque s'est intéressé à l'état des lieux du sport féminin en Tunisie. Mme Meriem Mizouni, présidente de la commission "Femme et sport" au Cnot, explique le pourquoi de la tenue de cette rencontre: "Ce colloque nous a permis d'échanger beaucoup d'idées. Il y a eu des participants étrangers et d'imminents spécialistes tunisiens. Les intervenants se sont intéressés à la pratique du sport par la femme tunisienne, et ce, du sport scolaire au sport civil en passant par le sport universitaire. Nous nous sommes également intéressés à l'impact du sport sur le statut social et psychologique de la femme, sans oublier la place de la nutrition chez la sportive d'élite.", a déclaré Mme Mizouni, pour qui le sport féminin a encore du chemin à parcourir : "D'après les statistiques, le nombre de licenciés hommes est beaucoup plus important que celui des filles. N'empêche qu'au niveau des résultats, les femmes sportives ramènent 45 % de médailles à la Tunisie. Bien entendu, avec des conditions plus appropriées, le sport féminin est en mesure de prendre de l'essor. Il lui manque surtout les ressources financières. Je reviens aussi sur le rôle des médias que nous sollicitons pour consacrer une meilleure couverture du sport féminin.", souhaite Mme Meriem Mizouni. Quel rôle pour les médias? Toute activité sportive ne peut survire sans partenaires commerciaux et surtout sans l'appui des médias. Par ailleurs, le rôle des médias dans la promotion et le développement du sport a été le thème d'une communication donnée par notre consœur, Raja Saâdani. Dans son intervention, elle n'y est pas allée par trente six chemins. "Entre fédérations sportives et médias, notre responsabilité est commune. D'ailleurs, je me pose la question : où sont les journalistes sportives dans ce colloque? Pourtant, elles y étaient invitées. Sans vouloir être pessimiste, le sport féminin avance à petits pas sous nos cieux. La situation du sport féminin est alarmante. Certes, les médias ne couvrent pas assez l'activité sportive féminine, mais les fédérations et associations sportives y sont pour quelque chose. Cela fait des années qu'on parle des mêmes sujets. Ça n'évolue pas.", estime-elle. Dans son intervention, notre consœur a émis quelques suggestions pour créer des canaux de communication entre les médias et les fédérations sportives. Ainsi, elle propose la création d'un bureau de communication et de médias au sein de la Maison des fédérations et exhorte les responsables fédéraux à publier des communiqués de presse périodiques et à actualiser en permanence leurs sites web, qui ne sont pas souvent à la page. Raja Saâdani qui note que sur 419 journalistes sportifs, 19 seulement sont des femmes, a exprimé le souhait de voir les activités féminines couvertes par des hommes. Une chose est sûre, le sport féminin, à l'instar d'un bon nombre de sports individuels, n'est pas assez médiatisé. Un effort des responsables sportifs et des journalistes est souhaitable. Aussi, il y a du chemin à parcourir pour que le sport féminin connaisse un meilleur essor.