Le roumain Gregory Bondavali a pris l'équipe nationale de boxe en main en janvier 2010. Dans le staff on compte aussi Fethi Missaoui (qui a préparé physiquement les trois boxeuses tunisiennes lors d'un stage en Algérie) , Sami Jendoubi, Hamadi Chargui, Samir Khélifi et Béchir Jelassi. Dans cet entretien, Gregory Bondavali nous parle de ses critères de sélection mais aussi de ce qui s'est passé dans les Barbades lors des derniers championnats du monde de boxe féminine Que s'est-il passé dans les Barbades lors des derniers championnats du monde de boxe féminine. Les Barbades ont donné la chance à nos filles d'assister à une grande compétition internationale et d'y participer. Pour Rim Jouini c'était à travers trois combats intenses, pour Wided Younsi à travers un seul combat. Marwa Rahali n'a malheureusement pas pu accéder à la compétition à cause d'un excès de 100 grammes. Comment avez-vous laissé échapper 100 grammes? Vous pensez bien que ce n'est pas mon genre de laisser passer cela. J'ai tout de même six championnats du monde et cinq championnats d'Europe dans mon background d'entraîneur d'équipes nationales et je n'ai jamais eu un dépassement de poids. Avant de quitter la chambre à 6h45 du matin, Marwa Rahal avait 100 grammes de moins sur ses 51 kg. A la pesée d'essai où je n'avais pas le droit d'accéder je l'ai envoyée en compagnie de Wided Younsi parce que je n'avais pas le droit d'y accéder. C'était à 6h55 du matin. Je n'ai été informé que Marwa avait un excès de poids qu'à 7h56 et c'était trop tard pour enlever le surpoids en question, la pesée officielle clôturant à 8h00. En ce qui concerne Wided Younsi, elle a fait un excellent combat et elle était aussi capable de décrocher une médaille. Mais j'ai reçu une réclamation des responsables de l'Aiba me disant qu'elle est disqualifiée parce qu'elle avait participé à un combat professionnel en 2007. Je ne le savais pas moi-même et je ne savais même pas comment ils ont reçu l'information. Mais j'ai entraîné Wided sérieusement pour qu'elle accède à un titre et j'étais vraiment dépité… J'y ai mis beaucoup de cœur avec ces filles. Quant à Rim Jouini, elle a eu toute la responsabilité sur ses épaules. Heureusement qu'elle a été bien préparée et elle l'a emporté contre la représentante du Khazakstan 12-5, contre l'Allemande 10-7 mais elle a perdu contre la Chinoise 3 à 2. Trois à deux, un pointage serré, vous auriez pu renverser le combat ! D'une part, il y avait une boxeuse chinoise qui a une très grande expérience des compétitions internationales surtout pendant les moments forts. Bien sûr j'ai donné des consignes pour renverser le combat mais pour Rim Jouini ce combat qui la rapprochait de la deuxième place était une forte charge émtoionnelle. C'était stressant et dans ces cas-là et sans grande expérience, un boxeur a du mal à appliquer les consignes. Mais je peux vous affirmer une chose : Rim Jouini est taillée pour devenir championne du monde lors des prochains mondiaux en 2012. Vous avez pris ces filles après les championnats d'Afrique au mois de mai après Hammadi Chargui qui continue à entraîner l'équipe B. Pensez-vous que la boxe féminine a de l'avenir en Tunisie ? Bien sûr, à côté de Wided Younsi, Rim Jouini et Marwa Rahali, il y a encore des jeunes filles qui peuvent réaliser de grandes performances; il suffit de les encadrer. Vous avez effectué de grands changements dans l'équipe nationale des garçons. Quels étaient vos critères ? Il s'agit de constituer une équipe nationale basée sur des boxeurs jeunes (entre 18 et 22 ans). C'est très difficile de désapprendre les mauvaises habitudes techniques. Mais avec des jeunes on peut inculquer de nouveaux réflexes et techniques qui correspondent aux nouvelles règles de la boxe olympique et du nouveau système de pointage. Il ne faut pas oublier non plus que si on peut préparer un boxeur physiquement durant quelques mois, la préparation technique nécessite au moins cinq ans dans ce sport. Aujourd'hui nous avons une équipe nationale jeune et qui promet avec dix catégories de poids et nous travaillons dans une ambiance saine. D'autre part, je voudrais également laisser après moi un staff technique et des entraîneurs jeunes dont, j'espère, une femme. Les objectifs pour les olympiades de 2012 Avant les olympiades de 2012 il y a deux rendez-vous importants. Pour les garçons c'est les championnats du monde 2011 et pour les filles les championnats du monde 2012. Il s'agit de bien se classer dans ces deux compétitions pour pouvoir passer aux olympiades. Personnellement je crois qu'une médaille olympique est accessible à la Tunisie pendant les olympiades de 2012. Il s'agit simplement de franchir le cas des championnats du monde où la concurrence sera rude.