Malgré la suprématie athlétique des Sud-Africains, les «Sang et Or» ont fait preuve de solidité jusqu'au temps additionnel. Ce n'était pas si évident. On les pensait meurtris après l'élimination en demi-finale de la Coupe devant l'USB Guerdane. En tout cas, les « Sang et Or » n'avaient pas le temps de se lamenter sur leur sort et sont partis, à peine 48 heures après, à Pretoria où ils ont affronté le champion d'Afrique en titre, Mamelodi Sundowns. Sur le papier, battre l'équipe de Sundowns sur sa pelouse n'était pas donné. Sauf que les «Sang et Or» ont donné l'impression dès les premières minutes du jeu qu'ils ne craignaient guère de se mesurer au champion d'Afrique. D'ailleurs, le premier but de Khénissi a été inscrit trop tôt (6'). Mais sur une accélération, le Sud-Africain Vilakazi prendra au dépourvu la défense espérantiste, dribbla Machani et Talbi, avant de mettre la balle dans les filets d'un Ben Chérifia, impuissant (21'). Condition physique, mon doux souci... Le latéral droit, Iheb Mbarki, n'a pu barrer la route à Vilakazi avant que ce dernier n'atteigne la zone de réparation adverse et dribble les deux défenseurs axiaux. C'est qu'il manquait de ressources physiques. Idem pour les deux défenseurs axiaux. Et c'est cela le seul point faible de l'Espérance de Tunis en cette version 2017 de la Ligue des champions africaine. Sauf que l'effectif de Faouzi Benzarti est bien garni et surtout riche en potentiel technique. Heureusement qu'à ce stade de la compétition continentale et en cette fin de saison, le technicien «sang et or» a commencé à faire jouer les doublures, notamment Adem Rejaïbi, incorporé dans les dix dernières minutes de la rencontre en remplacement d'Anis Badri qui avait donné des signes de fatigue. En seconde mi-temps, on n'a pas vu grand-chose. Si les Espérantistes essayaient de trouver une deuxième faille pour doubler la mise, sans être efficaces pour autant, les Sud-Africains concentraient leurs efforts sur les duels à l'entrejeu afin d'éloigner Badri et, à un degré moindre, Ben Youssef (plus dangereux à l'approche de la zone de réparation adverse). Du coup, Khénissi est resté isolé pendant un long moment. Par ailleurs, c'est la fraîcheur de Rejaïbi qui avait donné plus de profondeur à l'animation offensive. Le pressing des attaquants «sang et or» sur les couloirs apporta ses fruits. Et Ben Youssef de provoquer un penalty, transformé par Khénissi. Le meilleur buteur du championnat de Tunisie s'est racheté une conduite, en transformant le penalty, alors qu'il avait raté son match il y a une semaine contre l'USBG. Bref, Faouzi Benzarti et ses joueurs ont fait preuve à Pretoria d'un réalisme exemplaire. Animé par la rage de vaincre, ils sont allés battre le champion d'Afrique en titre. Les choix opérés par Benzarti, notamment l'incorporation de Rejaïbi, ont poussé l'adversaire dans ses derniers retranchements. L'autre changement, celui de faire entrer Machani à la place de Bguir dans le temps additionnel, était purement tactique, car il avait pour but de calmer une fois pour toute les ardeurs des Sud-Africains. Quant à Talbi, le staff technique a intérêt à le faire jouer régulièrement, notamment à la C1 africaine. Car, c'est en apprenant de ses erreurs qu'on gagne en expérience.