Par Samira DAMI LE nouveau bureau de l'Arft (Association des réalisateurs du film tunisien) élu en septembre 2016, présidé par Mokhtar Laâdjimi, a annoncé la couleur à travers plusieurs nouveautés lors d'une rencontre en marge du Festival international du film de Cannes. Ainsi, la manifestation des «Rencontres annuelles des réalisateurs de films», désormais appelées «Le festival des réalisateurs», se tiendra vers la fin du mois de décembre 2017, éventuellement du 17 au 24 décembre. Ce festival, où seront programmées toutes les productions cinématographiques de l'année 2017, entre courts et longs métrages, outre l'organisation de tables rondes et de débats sur les films, a pour objectif de promouvoir le cinéma tunisien, en lui donnant davantage de visibilité. Autre nouveauté : la création de nouvelles récompenses cinématographiques nationales «Tunisia cinéma awards» ou «les prix du cinéma tunisien» qui récompenseront les meilleurs films ainsi que les meilleurs techniciens dans le but de les encourager d'autant que ces récompenses ne sont plus octroyées par les JCC. Ces prix concerneront tous les départements techniques entre son, décor, costume, photo, musique, montage, etc. Cette fête tunisienne du cinéma, qui clôturera ainsi «le festival des réalisateurs», se déroulera le 6 janvier 2018 et sera diffusée par l'une des chaînes de télé publiques et une autre chaîne privée. Ainsi, à Cannes, dans le pavillon tunisien, le président de l'Arft, épaulé par deux membres du nouveau bureau, en l'occurrence Habib Mestiri et Néjib Ben Azouz, a expliqué lors d'une rencontre avec la presse nationale et internationale et autres protagonistes du monde du cinéma «que la date des Rencontres annuelles des réalisateurs de films a été décalée à la fin de l'année afin de pouvoir faire le bilan annuel de la production et des sorties nationales de films et de peaufiner un nouveau concept pour ces rencontres qui s'appelleront, désormais, «le festival des réalisateurs». L'objectif étant d'élargir les horizons du festival et de la compétition jusque-là très locale. A l'instar des «Awards» et des «Césars» mais à notre échelle, nous comptons élargir ces prix au cinéma de la diaspora et aux films étrangers tournés en Tunisie». Pour cela, conclut le président de l'Artf : «Nous impliquerons des partenaires arabes, africains et européens, tels que la Sacd (Société des auteurs-compositeurs dramatiques), que nous avons approchés afin d'éviter la ghettoïsation. Mais notre objectif premier reste la promotion du cinéma tunisien». Au cours de la rencontre à Cannes, d'autres aspects ont été évoqués : s'agit-il d'opter pour un vote uniquement électronique du public ou de nommer un jury que l'on espère national, pour chaque section ou les deux à la fois ? La tendance penche pour la troisième proposition. La question des tournages des films étrangers, sous nos cieux, et la nécessité de les relancer a été également soulevée. Le festival des réalisateurs et «les prix du cinéma tunisien» seront organisés en collaboration avec d'autres associations professionnelles du cinéma, dont l'Atis (Association tunisienne des ingénieurs du son), mais aussi le Cnci (Centre national du cinéma et de l'image) et le ministère des Affaires culturelles. Ainsi, cette double manifestation donnera, assurément, plus de visibilité au cinéma tunisien grâce à la diffusion de la moisson annuelle des films, entre courts et longs métrages, mais aussi la récompense des meilleurs longs métrages, tous départements confondus. Plus, «le festival des réalisateurs» représente une occasion idoine pour poser et débattre des nombreux problèmes qui se posent à notre cinéma entre production, exploitation, distribution, infrastructure et autres. D'où tout son intérêt.