Placée sur le thème «Interaction», la 2e édition du Salon tunisien d'art contemporain, organisée à l'initiative de l'Union des artistes plasticiens tunisiens du 15 juin au 30 juillet 2017, a été inaugurée vendredi dernier au musée de la ville de Tunis (Palais Kheireddine). 65 plasticiens participent à cette manifestation artistique, un peu moins que l'an dernier où environ 100 artistes tunisiens ont pris part à la première édition. L'exposition comprend des sculptures, des photographies et des peintures reflétant les différentes démarches de l'art contemporain en Tunisie. On retrouve notamment des compositions abstraites ou semi-figuratives abordant des thèmes se rapportant aux signes, à la vibration de la lumière, à la métaphysique, à l'évasion, à l'environnement, aux bouleversements qu'on désigne par «Le printemps arabe» et autres sujets de préoccupation de ces artistes qui n'en sont pas à leur première exposition. Le Salon d'art contemporain est une idée qui remonte à 2011 et vise en particulier à donner plus de possibilité aux artistes d'exposer leurs œuvres et de promouvoir les nouvelles formes de l'art contemporain et d'encourager les artistes à produire plus et mieux et en leur offrant un espace d'interaction entre eux. Le vernissage a réuni un grand nombre d'exposants et leur a donné l'occasion de rencontrer le public mais aussi d'autres artistes venus découvrir les nouveautés de leurs collègues. Deux musiciens ont animé cette soirée inaugurale devant le parvis du Palais Kheireddine. Certains artistes ont exécuté des pas de danse sur les airs rythmés du duo de musiciens. La majorité des œuvres exposées est réalisé avec de l'acrylique ou des techniques mixtes permettant une grande liberté dans les touches et les couleurs. Il serait difficile de citer tous les participants, mais une remarque s'impose concernant les anciens qui adoptent la même démarche, refusant de quitter les sentiers battus. La photographie est présente comme support de création et non pas de reproduction de lieux ou d'images. Mais c'est surtout la sculpture et l'installation qui constituent la véritable attraction de ce Salon. Il y a ce radeau de la Méduse intitulé «Naufragé et puis après?» de Salah Ben Amor installé au milieu de la salle. Un radeau fracassé par une forte tempête et qui raconte l'histoire des naufragés perdus en mer. «Regard amphorique» de Mohamed Ali Derouiche ne passe pas inaperçue puisqu'elle prend une place prédominante dans la galerie et attire les regards des visiteurs et d'autres sculpture en métal dont «Allimuse Arilure» de Mustapha Sayari ou encore cette installation au titre évocateur «Quand les âmes s'unissent» de Sarra Attia, etc. Les différentes œuvres artistiques exposées ont été inspirées soit du vécu quotidien de l'artiste ou de son imaginaire. Les créations et formes artistiques contemporaines explorent l'ici et le maintenant avec toutes leurs complexités, leurs euphories et leurs dysphories. L'intérêt de ce genre de rencontre artistique est de rassembler des artistes de tous horizons et de différentes générations, les anciens comme Mohamed Ben Hédi Chérif, Amel Zaïem, Salah Ben Amor, Hayet Guesmi, Lotfi Larnaout avec une peinture coup de gueule, Habib Bida, Alia Kateb, Souad Mahbouli, Mohamed Melki, Alyssa avec une génération montante qui se cherche encore et tente de se frayer un chemin dans l'art contemporain.