La Tunisie et la Turquie ont signé, hier, à Tunis, quatre accords de coopération dans les domaines de la concurrence, de la normalisation, des réglementations techniques et du soutien aux PME, à la clôture des travaux de la 3e session du Conseil de partenariat tuniso-turc. Ces accords, signés par le ministre de l'Industrie et du Commerce, Zied Laâdhari, et le ministre turc de l'Economie, Nihat Zeybekci, vont réduire l'important déficit commercial enregistré par la Tunisie avec la Turquie Le Conseil de partenariat tuniso-turc a tenu dernièrement sa 3e session en Tunisie en présence d'une délégation officielle turque sous la présidence du ministre du Commerce turc. Une visite qui a constitué une occasion pour discuter principalement du déséquilibre de la balance commerciale entre les deux pays et pour signer trois conventions de partenariat concernant la concurrence, les petites et moyennes entreprises et la propriété intellectuelle. Zied Laâdhari, ministre de l'Industrie et du Commerce, a indiqué hier, lors de la cérémonie de signature des conventions, que cette 3e session du Conseil de partenariat tuniso-turc a abordé plusieurs problématiques liées au déficit commercial important qu'enregistre la Tunisie avec la Turquie. Durant l'année 2016, ce déficit a atteint 1482 MDT, avec un taux de couverture de 15%, en augmentation par rapport aux années précédentes. Les six premiers mois 2017 ont enregistré un déficit de 932,5 MDT. Mesures pour réduire le déficit M. Laâdhari a indiqué que la délégation turque a été compréhensive face à ces problématiques et que des mesures sont en cours de discussion pour les dépasser. Parmi ces mesures, le renforcement des exportations de certains produits tunisiens vers le marché turc, à l'instar de l'huile d'olive, du phosphate et du ciment, la mise en place de mesures exceptionnelles et provisoires sous forme de taxes douanières sur certains produits turcs selon les termes de l'accord de libre-échange entre les deux pays. Ajoutons à cela des privilèges tarifaires pour certains produits agricoles et agroalimentaires sur le marché turc. Le côté turc a également exprimé sa volonté de mettre à disposition des financements avec des taux d'intérêt favorables pour la Tunisie. «Il s'agit d'une approche combinée consistant en l'amélioration de l'accès des produits tunisiens au marché turc et en l'exploration des possibilités de financement de l'économie tunisienne. Les entreprises tunisiennes qui veulent exporter en Turquie bénéficieront aussi d'une assistance technique et financière», indique M. Laâdhari. En outre, l'objectif est d'attirer davantage les investisseurs turcs en Tunisie. D'ailleurs, une délégation d'hommes d'affaires turcs a accompagné la délégation officielle afin de discuter des possibilités de partenariat avec les entreprises tunisiennes. Un forum économique tuniso-turc sera ainsi organisé prochainement. De même, un accord de protection de l'investissement est prévu pour permettre un engagement turc plus renforcé. Selon M. Laâdhari, cet accord est signé avec tout pays voulant investir en Tunisie. Intérêt turc Du côté turc, l'intérêt pour le renforcement des échanges avec la Tunisie a été exprimé par Nihat Zeybekci, ministre de l'Economie turc. «Nos échanges avec la Tunisie s'élève à 1 milliard de dollars. Nous voulons plus que doubler ce montant. Les opportunités de partenariat avec la Tunisie sont grandes et nous sommes prêts à tout pour les accroître, en renforçant l'accès des produits tunisiens au marché turc et aussi en incitant les entreprises turques à investir en Tunisie», précise-t-il. Le phosphate constitue, ainsi, un produit qui intéresse les Turcs et constitue un moyen de renforcer les relations commerciales. Selon le ministre turc, son pays importe une valeur de plus de 600 millions de dollars de phosphate. Un accord signé avec la Tunisie consiste à acheter 30 millions de dollars de phosphate, comme début. Le responsable turc a insisté sur l'importance de renforcer l'investissement turc en Tunisie, appelant à accélérer la signature de l'accord de protection de l'investissement. Il a indiqué que le secteur du bâtiment turc est un secteur à grand potentiel, se classant au 2e rang mondial, ajoutant que les entreprises turques opérant dans ce secteur pourraient saisir les opportunités que présente le marché tunisien. D'ailleurs, les deux parties ont exprimé la volonté d'améliorer le partenariat dans d'autres secteurs d'activités. Une question qui sera discutée dans la 4e session du Conseil de partenariat tuniso-turc, insistant sur l'importance d'organiser des réunions régulières. Le ministre turc a indiqué aussi qu'il est important de stimuler davantage les échanges commerciaux dans l'intérêt des deux pays.